Le spécialiste des transactions financières ION Group victime d’une cyberattaque de LockBit
Certaines sociétés connaissent toujours des difficultés à réaliser des transactions financières depuis la cyberattaque qui a visé fin janvier la société irlandaise ION Group. Le groupe de pirates LockBit a revendiqué l’attaque et assuré qu’il avait obtenu le paiement d’une rançon, ce qu’ION Group n’a pas confirmé.
ION Group victime de LockBit. La société irlandaise, spécialisée dans le traitement des données de trading, a été victime d’une cyberattaque menée par le groupe de pirates qui a sérieusement perturbé son marché des produits dérivés. Plus précisément, c’est sa division Cleared Derivatives, concentrée sur l'automatisation des transactions financières, qui a été visée à partir du 31 janvier. "L’incident est limité à un environnement spécifique, tous les serveurs concernés sont déconnectés, et leur remise en route est en cours. De nouvelles informations seront communiquées quand nous les aurons", a déclaré ION Group dans un communiqué.
L’attaque de LockBit n’a pas été sans conséquence pour les marchés : "Bien que l'impact de l'incident cybernétique survenu chez ION ait été atténué, les entreprises responsables des transactions continuent de rencontrer des difficultés pour transmettre des données exactes et en temps voulu à la CFTC", l’organisme américain chargé de veiller au bon fonctionnement des marchés américains et de superviser les produits dérivés, a communiqué celui-ci vendredi 10 février.
En conséquence de quoi, son rapport hebdomadaire sur les engagements des négociants est repoussé sine die "jusqu’à ce que toutes les transactions puissent être déclarées". Ce qui n’empêche pas, souligne la CFTC, les entreprises réalisant ces transactions de "faire de [leur] mieux" pour remplir leurs obligations et produire un rapport révisé de leurs activités dès que les systèmes seront à nouveau opérationnels.
LockBit, groupe pirate le plus prolifique en 2022
Selon les pirates de LockBit, l’attaque a été stoppée suite au paiement d’une rançon par ION Group, ce que la société n’a pas confirmé. Cette nouvelle attaque démontre à nouveau l’efficacité de LockBit, apparu seulement en septembre 2019. "En trois ans, ils ont beaucoup appris, retraçait Marc Rivero, chercheur senior en sécurité chez Kaspersky, à L’Usine Digitale l’été dernier. Ils ont aujourd’hui sans doute les meilleures offres d’accès piratés - les initial access broker - et sont devenus le numéro un du rançongiciel."
Pour preuve de cette innovation à tous crins, le groupe a connu un pic d’activité lors du lancement de son ransomware LockBit 3.0 en avril, période durant laquelle il a mené 103 attaques, selon le rapport annuel de la société NCC Group, spécialisée dans la cybersécurité. L’an passé, LockBit a mené le plus grand nombre d’attaques par ransomwares, avec 33% des attaques par rançongiciels, détrônant ainsi le groupe russe Conti. Il est impliqué dans 846 attaques au total, soit un accroissement de son activité de 94% par rapport à 2021.
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