Le Syntec Numérique réclame un plan national pour la "Silver Economie"
Pour décoller, le marché des produits et services pour les personnes âgées doit faire sa révolution numérique, estiment les industriels du secteur. Ils appellent la Secrétaire d’Etat en charge de l’autonomie à se mobiliser pour la filière.
Fin 2013, ils avaient dégainé un Contrat de filière quasi exemplaire. Depuis, les industriels de la "Silver Economie", l’économie au service des personnes âgées, se sentent un peu seuls. Mercredi 24 juin, rassemblés sous l’égide du syndicat Syntec Numérique, ils ont donc appelé Laurence Rossignol, la secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie à relancer le Comité de filière industrielle.
Pour avancer, une vingtaine d’entreprises – Alcatel-Lucent, Altran, Atos, Orange Healthcare, la plateforme Wellfundr... – ont planché sur un livre blanc intitulé "La révolution du bien vieillir". Objectif : favoriser l’allongement de la vie en bonne santé et adapter les logements. Il s'agit aussi de se servir du digital comme d'un outil de prévention ou d’accompagnement dans les domaines de la nutrition, la chute, les maladies cardiovasculaires et le diabète. Avec trois leviers d’action : les objets connectés, les applications permettant aux usagers de suivre les données récoltées et les services (hotline, sites web, réseaux sociaux, etc.). Ces données pourraient également alimenter un observatoire des usages et des métiers, pour mieux accompagner le vieillissement.
Trouver un modèle de financement pérenne
Ambitieux, les industriels appellent à un "plan national de modernisation de l’action sociale" via le numérique, en s’appuyant sur les structures mises en place dans le cadre du projet Territoire de soins numérique. Reste à consolider un modèle de financement alliant sources publiques et privées et qui soit pérenne, contrairement aux appels à projets gouvernementaux comme AutonomaDom, financé pour deux ans seulement.
"Il nous faut une vision claire avec un calendrier qui nous permette d’investir, ce qui n'est pas possible à l'heure actuelle", insiste Nadia Frontigny, présidente du groupe de travail Silver Economie du Syntec Numérique. Message entendu par Laurence Rossignol : "La filière va vivre, promet la secrétaire d’Etat. On va se donner un mois pour mettre en place un calendrier avec des objectifs à la rentrée." Mais chez Orange Healthcare, on s’impatiente. "Le monde de la santé n’a pas fait sa révolution numérique !", assure Nadia Frontigny, également vice-presidente Silver Economie d'Orange Healthcare.
Clarifier et consolider l’offre
Quant aux consommateurs, ils attendent toujours la labellisation des produits promise par le think-tank France Silver Eco pour clarifier l’offre. Sur ce secteur, constitué à plus de 90% de microentreprises et de TPE, il manque également un acteur pivot pour coordonner les acteurs privés à l’échelle nationale et faire enfin décoller le marché, s’accordent les experts. Un rôle qui pourrait être joué par "un acteur des télécoms, un télé-assisteur, voire une plateforme nationale unique créée ex nihilo", pour le cabinet Precepta, auteur d’une étude sur la Silver Economie publiée le 23 juin. Avant de rappeler: "L’or gris est une manne potentielle à appréhender avec précaution".
Avec 20 millions de Français âgés de plus de 60 ans en 2030, contre 15 millions aujourd’hui, et de nombreux baby boomers arrivant à l’âge de la retraite, le potentiel de la Silver Economie semble considérable. A tel point qu’elle "a été identifiée comme l’une des 7 ambitions fortes pour une France innovante en 2030 par le rapport Lauvergeon, rappelle l’étude Precepta. Un potentiel de 300 000 emplois d’ici 2020 et de +150% de croissance du marché des seniors d’ici à 2050 est alors évoqué."
Le Syntec Numérique réclame un plan national pour la "Silver Economie"
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