
Si l'on en croît une étude que vient de publier Randstad Award, qui vient confirmer de nombreux travaux existants, les salariés français sont beaucoup plus flexibles que leur managers. Là où les uns demandent souplesse et réactivité, les autres répondent règles et process. Le sujet qui les divise est celui du télétravail, plébiscité par les premiers, regardés avec méfiance par les seconds.
La demande des salariés n'étonnera pas ceux qui se souviennent que les études montrent notamment un rallongement des temps de transport, et ce, pas seulement dans les grandes agglomérations. A cela s'ajoutent les méfaits des open space, où le bruit est devenu une source de stress majeure, comme l'ont montré les études réalisées par le fabricant de bureaux Steelcase.
Télétravail à mi-temps
Rien d'étonnant donc si l'étude indique que le télétravail est désormais plébiscité par plus des deux tiers (64%) des salariés qui ont été interrogés. En moyenne, ils aimeraient pouvoir recourir à cette méthode à mi-temps, soit 2,5 jours par semaine. Cela tombe bien car les études sur le sujet tendent à montrer que le télétravail fournit ses pleins effets dans cette temporalité. Avec cette durée moyenne, le salarié peut espérer profiter d'un meilleur équilibre entre sa vie privée et sa vie professionnelle, tout en continuant à avoir une vie sociale avec ses collègues. Seuls 12% des salariés sont des absolutistes de la question en déclarant qu'ils souhaiteraient télétravailler tous les jours de la semaine.
Mais le bât blesse du côté des employeurs. Seulement 16% des salariés interrogés par Randstad Award indique que celui qui les emploie leur a proposé du télétravail. La résistance au télétravail a de bonnes et de mauvaises raisons. A commencer par le mode de management vieillot, qui prévaut encore dans de nombreux entreprises où encadrer des équipes commence par compter le matin qui est là où pas. Le télétravail requiert un mode de management plus moderne, reposant sur la confiance, la définition d'objectifs et le travail autonome.
Archaïsmes managériaux
Pour justifier leur réticence, les dirigeants peuvent s'appuyer sur la législation et l'attitude frileuse des partenaires sociaux sur ce sujet. De nombreux employeurs craignent, de bonne ou de mauvaise foi, que le télétravail ne débouche sur des salariés qui travaillent au-delà de l'horaire légal sans prévenir personne. Pour eux, un tel comportement peut déboucher sur des conflits allant jusqu'aux tribunaux. S'il fallait une preuve supplémentaire de l'inadéquation de plus en plus grande des outils juridiques de la révolution industrielle au monde numérique, le télétravail et les frustrations que son absence crée est un cas idéal.
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