Leakmited s'appuie sur l'IA pour protéger les ressources en eau
Alors que certains territoires enregistrent des pertes d’eau pouvant atteindre 40% de la distribution, la start-up Leakmited utilise l’intelligence artificielle pour identifier les fuites d’eau sur les réseaux. Pour renforcer son outil et son déploiement, la jeune pousse lève actuellement un million d’euros.
90% de rendement ! L’objectif de Leakmited est fixé. La start-up parisienne créée en 2019 prévoit de dépasser 90% de rendement dans la distribution de l’eau en réduisant les fuites quand le rendement moyen actuel est compris entre 75% et 80% en France.
"Cette moyenne est faussée en fonction des territoires. Les zones rurales ont moins de moyens humains et financiers que les grandes villes. Elles affichent plutôt 65% de rendement", explique Hubert Baya Toda, fondateur de Leakmited. Pour lutter contre le gaspillage de la ressource en eau, les collectivités et les sociétés en charge de la distribution peuvent avoir recours à des chercheurs de fuite qu’elles envoient en permanence sur le terrain pour écouter le réseau.
"Ce métier affiche une grande pénurie malgré des offres alléchantes." La seconde alternative consiste à équiper le réseau de capteurs acoustiques qui permettront d’avoir constamment une oreille en alerte. "Il faut quatre capteurs par kilomètre soit environ 2 000 euros du kilomètre." Toutes les collectivités ne disposent pas des fonds nécessaires pour investir en ce sens.
L’IA à la rescousse
Pour palier à ce manque de main d’œuvre ou de budget, Leakmited s’appuie sur l’intelligence artificielle. "Elle isole les 20 à 30% du réseau qui contiennent 80% des fuites, réduisant les zones à investiguer. On peut ensuite surveiller de manière ciblée avec un unique capteur qui sera positionner de façon pertinente en s’appuyant sur les préconisations de l’IA." Hubert Baya Toda et son équipe de dix personnes ont mis en place un processus d’apprentissage pour la technologie.
La première étape à consister à intégrer une centaine de critères visant à décrire les éléments impactant un réseau et susceptible de provoquer une fuite, que ce soit l’environnement extérieur et son évolution ou les caractéristiques internes au réseau. Ensuite, pour entrainer l’intelligence artificielle, Leakmited a constitué une base de données.
"Nous avons débuté avec 200 000 exemples de fuites et en comptons 600 000 actuellement sur 300 000 kilomètres, l'équivalent d'un tiers du réseau français ou autant que le réseau italien." A partir de ces données de référence, l’algorithme va générer une équation spécifique, extraire une décision pour chaque contexte qui sera soumis à l’intelligence artificielle, en fonction du lieu, de l’environnement, de la saison… "Parfois nous avons des données manquantes ou biaisées. Dans ce cas, nous avons un processus de remplacement pour délivrer une prédiction fiable."
Levée de fonds et prévention
Testée en France par Véolia, Suez ou encore SAUR aussi bien à Redon (Ille-et-Vilaine) qu’à Rouen (Seine-Maritime) ou Besançon (Doubs), la solution a également fait ses preuves en Italie, au Portugal et en Angleterre. Pour se déployer plus largement, la start-up lève actuellement un million d’euros pour renforcer son équipe commerciale, se projetant aussi bien en France qu’en Amérique Latine ou en Afrique où le gaspillage de l’eau relève d’un niveau supérieur.
Soutenue à moitié par des business angels, la levée repose également sur une plateforme participative "pour que ceux qui adhèrent à la protection de la ressource en eau puisse nous soutenir" insiste Hubert Baya Toda. Les fonds financeront également de nouveaux postes pour consolider l’équipe en charge du produit. "Nous voulons travailler à partir des retours de nos clients pour améliorer l’interface et le rendre plus convivial." Ces renforts plancheront également sur de nouveaux outils. Un jumeau numérique des réseaux pourrait ainsi devenir un acteur essentiel de la prévention des fuites.
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