Les 5 start-up qui pourraient bien être le prochain Twitter

Alors que Twitter annonce son entrée en bourse, les investisseurs et experts qui ont rejeté l'idée du site de micro-blogging il y a quelques années se mordent les doigts. Bien que toujours déficitaire, Twiter s'est petit à petit imposé dans la culture populaire, devenant incontournable. Quels services actuels ont le potentiel de devenir le prochain Twitter et de créer de nouveaux usages? Revue des candidats potentiels.

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Les 5 start-up qui pourraient bien être le prochain Twitter

Twitter, le site de micro-blogging qui entre en bourse ce jeudi 7 novembre, n'a pas toujours été aussi populaire qu'aujourd'hui. Avant de d'arriver sur toutes les lèvres des investisseurs, le site a été moqué par les plus grands, à commencer par Eric Schmidt. Le président de Google avait en effet appelé Twitter "l'email du pauvre" en 2009. Quelques années plus tard, la réponse du co-fondateur Biz Stone de Twitter à ce commentaire prend tout son sens : Twitter n'est pas un service d'email, il est plutôt destiné à "découvrir et partager des conversations en temps réel". Comment déterminer à l'avance ce qui fera le succès d'un service ? Comment déterminer ceux qui sortiront du lot ? Parmi les milliers de start-up qui naissent chaque jour, lesquelles ont le potentiel de devenir un tel phénomène ? L'investisseur de la célèbre firme Andreessen Horowitz, Chris Dixon, affirmait en 2010 que "'the next big thing' commence toujours par être dédaignée, et considérée comme un jouet".

L'Usine Digitale a choisi de vous faire découvrir cinq services qui ont le potentiel de devenir un futur Twitter, en termes d'impact culturel et social et d'innovation :

Pinterest

Pinterest est un site très connu, utilisé déjà par 70 millions d'utilisateurs à ce jour. Plus vraiment une start-up. L'entreprise vient d'ailleurs de lever une somme impressionnante : 225 millions de dollars, et elle est désormais évaluée à 3,8 milliards de dollars. Certains détracteurs du site affirment que Pinterest aurait déjà dû avoir décollé, si son potentiel était similaire à un Twitter. Mais le site n'est vieux que de trois ans : fondé en 2010, il génère pourtant 2,5 milliards de pages vues par mois. Rappelons que Twitter, fondé en 2006, a connu de nombreux déboires avant d'en arriver à cette fameuse introduction en Bourse - et son labeur est loin d'être terminé.

Pinterest est utilisé à 80% par des femmes, qui en ont fait évoluer l'usage, et l'ont introduit dans la culture populaire. Deux caractéristiques de l'evolution de Twitter. Le site de micro-blogging n'est en effet utilisé que par une minorité "d'avertis" selon une récente étude de Pew Research. C'est son impact culturel et social, qui a rendu Twitter incontournable dans l'inconscient collectif. Pinterest est en effet rapidement devenu une obsession dans les cercles féminins. Un mariage aux Etats-Unis a fait la une des journaux, car le marié s'est servi du Pinterest de sa fiancée pour organiser la cérémonie de ses rêves. Le magazine People l'a même sacré "meilleur marié" : plus "mainstream" que ça, on ne fait pas. Par ailleurs, les utilisateurs de Pinterest créent sans cesse de nouveaux usages, pour des oeuvres caritatives, du design, du e-commerce, etc. Notre verdict : le site a encore un large potentiel inexploité, et vu sa levée de fonds récente, les investisseurs sont d'accord avec nous.

Blue Jeans Network

Terrain complétement différent mais tout aussi gros potentiel : le cloud d'entreprise. Selon le magazine américain Forbes, ce n'est pas forcement l'impression 3D ou autre innovation clinquante qui sera "the next big thing", mais plutôt le service qui pourra résoudre les problèmes somme toute triviaux des entreprises. Blue Jeans Network répond à ce critère, en révolutionnant la visioconférence, un marché fragmenté dont les utilisateurs n'attendent qu'une chose : voir émerger un leader.

Ce service cloud (qui a récemment levé 50 millions de dollars en une semaine) permet aux entreprises d'organiser des vidéoconférences en croisant les différentes plateformes : Cisco, Skype, Google Hangouts, entre autres. Pas besoin d'acheter d'équipement ou de perdre du temps à mettre toutes les équipes sur le même service : grâce au cloud, les participants peuvent utiliser n'importe quel service de vidéoconférence et communiquer entre eux. De quoi grignoter sévèrement le revenu du géant du marché : Cisco.

Dans un monde globalisé où la collaboration en temps réel est primordiale, la vidéoconference est souvent un calvaire. Business Insider a d'ailleurs nommé la start-up numéro un de son classement des "21 start-up cloud les plus prometteuses". Et pas moins de quatre investisseurs réputés de la Silicon Valley en font l'éloge, dont Asheem Chandna de Greylock Partners et Peter Levine de Andreessen Horowitz.

Venmo

Le jeu des acquisitions a fait que Paypal, détenu par eBay, a racheté la plateforme de paiement mobile Braintree, qui avait elle-même acheté l'application Venmo. Malgré ces rachats, les services fonctionnent de façon indépendante et l'application Venmo se doit d'avoir sa place sur cette liste de futurs Twitter. Elle a révolutionné le paiment mobile en un temps record et connaitra sans doute de nombreux clones.

Le marché du paiement mobile est en pleine essor, et chacun rivalise d'ingéniosité pour s'imposer dans un domaine où les usages sont encore en train de se créer. Dans la bataille des porte-monnaies digitaux, Venmo s'est imposé discrètement, grâce à une application mobile de paiements entre amis qui fonctionne comme un réseau social. "I'll venmo you" est devenu une expression courante entre les membres enthousiastes de la communauté Venmo, qui se rassemblent par centaines dans des happy hours organisés par l'entreprise. Grâce à elle, en enregistrant une seule fois ses coordonnées bancaires, on peut réaliser des paiements sécurisés par SMS entre membres du réseau.

De nombreux experts ont d'ailleurs expliqué que Paypal avait voulu acheter Braintree en grande partie à cause de Venmo, considéré par FastCompany comme "un atout exceptionnel" et par Slate comme un service "à des années lumières d'avance par rapport à Paypal".

Bionym

Dans le marché en plein essor du prêt-à-porter intelligent, de nombreuses start-up se précipitent sur le site de crowdfunding Kickstarter pour financer des objets plus fous les uns que les autres. Le mouvement de la "wearable tech", souvent lié à l'industrie du bien-être, n'est pas près de disparaître. Par ailleurs, cette industrie se rapproche de celle de la reconnaissance digitale. Dans un souci de protection croissant, des sociétés comme Apple imaginent des objets très sécurisés, censés être de plus en plus difficiles à pirater.

C'est là qu'intervient Bionym. Cette start-up largement inconnue du grand public pourrait bien révolutionner la reconnaissance digitale et le système d'identification. Bionym permet aux utilisateurs de s'identifier une seule fois, grâce à leur rythme cardiaque. Le bracelet "Nymi" utilise un capteur biométrique qui identifie le rythme cardiaque de l'utilisateur et l'authentifie auprès de ses différents objets connectés : smartphone, voiture, ordinateur,... Plus besoin de mots de passe ou de clef. Selon Redg Snodgrass, fondateur de l'incubateur dédié au prêt-à-porter intelligent, Stained Glass Labs, ce service est révolutionnaire à plus d'un titre : "Ils utilisent votre rythme cardiaque qui est encore plus difficile à dupliquer que l'ADN pour vous identifier. Ce qu'ils font pourrait rendre pratiquement impossible le vol de cartes bancaires. Ils sont le 'Facebook Connect' du monde réel, et impossibles à pirater."

Upworthy

La vidéo est depuis longtemps la priorité numéro un des sites de contenu et notamment des sites d'actualité. Twitter a d'ailleurs lancé Vine, son service vidéo dédié. La start-up Upworthy, lancée en 2012 par l'ancien directeur du site MoveOn, Eli Pariser, utilise un concept simple : le "packaging" ou "enrobage" de vidéos chocs pour créer du contenu hautement viral sur des sujets de société importants.

Eli Pariser expliquait lors de la conférence South by Southwest au Texas que la science de la viralité est cruciale dans le marché de la vidéo, où tant de contenus luttent pour grappiller une part d'attention. Cette science de la viralité peut servir selon lui à informer le plus grand nombre et pourquoi pas, à changer le monde. Pourquoi ce n'est pas une idée folle ? Une tendance actuelle fondamentale est que l'argent de la technologie commence à revenir du côté des médias, longtemps délaissés.

Le patron d'Amazon Jeff Bezos a notamment acheté le Washington Post. Le fondateur d'eBay, Pierre Omidyar, a annoncé soutenir financièrement la start-up dédiée à l'actu du journaliste Glenn Greenwald. Omidyar a expliqué : "la technologie pourrait permettre de faire du journalisme important pour notre démocratie et d'atteindre encore plus de gens, tout en distribuant le contenu à une audience globale, d'une façon qui soit viable financièrement."

Les paris sont ouverts !

Nora Poggi

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