
Et si le roi de la "tech" rachetait Tesla, la star montante de l'automobile électrique et connectée ? Ce scénario, qui fait fantasmer la Silicon Valley depuis un certain temps, est logiquement relancé avec les rumeurs insistantes prêtant à Apple un projet pour sortir un premier véhicule à l'horizon 2020.
Comme le rapporte Business Insider citant un journaliste du Financial Times, des actionnaires d'Apple ont ainsi récemment interpelé Tim Cook en lui suggérant de mettre la main sur le constructeur californien. Indiquant qu'il adorerait voir Tesla adopter CarPlay (le système embarqué d'Apple), le patron de la marque à la pomme a esquivé ces questions, ironisant d'ailleurs sur sa capacité à proposer des "non-réponses" sur ce sujet.
Une piste séduisante
Plusieurs facteurs font pourtant de Tesla une cible de choix pour Apple. Côté financier tout d'abord, le groupe de Cupertino s'est constitué un impressionnant trésor de guerre : au dernier comptage, ses réserves de cash étaient évaluées à 178 milliards de dollars, soit plus de sept fois la valorisation boursière de Tesla, actuellement autour de 24,3 milliards.
Autre argument : si certains, comme le patron de PSA Carlos Tavares, doutent de la capacité de voir Apple comme un potentiel nouvel entrant dans l'industrie automobile, le rachat d'un constructeur - pourtant parti de zéro il y a environ dix ans (n'en déplaise à Carlos Tavares) et qui fait désormais trembler les géants du premium en grignotant leurs parts de marché - aurait de quoi offrir une rampe de lancement idéale pour une potentielle et future iCar. Les deux marques partagent en outre une certaine image reluisante, tant au point de vue du design que de l'ergonomie des interfaces tactiles, faisant de la Model S, "l'iPhone des voitures", d'après l'expression utilisée dans l'article du Business Insider.
Elon Musk fait de la résistance
Toutefois, au-delà de cette image faisant de Tesla et d'Apple des entreprises "bonnes à marier", certains problèmes se posent. Du point de vue du modèle économique notamment, les deux groupes s'opposent : d'un côté Apple continue à augmenter ses prix pour dégager des marges de plus en plus importantes, de l'autre Tesla cherche à démocratiser le véhicule électrique et, à l'inverse, souhaite faire baisser le prix de ces futurs véhicules. Après une Model S vendue plus de 60 000 euros, la marque souhaite ainsi avec la Model III proposer en 2017 une voiture électrique à moins de 26 000 euros.
Enfin, Elon Musk s'est déjà opposé à un rapprochement avec Tesla. En février 2014, le fondateur et patron du groupe californien, à propos des rumeurs grandissantes sur un rachat par Apple, n'avait pas voulu préciser si les discussions avec la firme à la pomme avaient porté sur une éventuelle acquisition de son entreprise. Il avait ajouté qu'il était "très improbable" que Tesla soit un jour absorbé par une autre entreprise. Papa poule de sa marque, Elon Musk n'est visiblement pas prêt à laisser quelqu'un d'autre contrôler son bébé, vu comme l'enfant prodigue du véhicule électrique.
Julien Bonnet
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