Les arnaques aux cryptomonnaies de plus en plus fréquentes sur les réseaux sociaux
L'AMF, l'ACPR et la DGCCRF alertent sur la montée des escroqueries visant un public jeune, attiré par des placements mirobolants sur les réseaux sociaux et leurré par des influenceurs.
Le cocktail mixant crise sanitaire et taux bas, qui diminuent la rentabilité des placements sécurisés, a été explosif pour les arnaques aux investissements et à l'épargne ciblant le grand public. Parmi ces "placements alternatifs" à la rentabilité exceptionnelle que font miroiter les escrocs, les crypto actifs se sont taillé en 2020 et 2021 une part croissante, relèvent l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un rapport conjoint.
les influenceurs dans le viseur de la dgccrf
À côté des propositions d'investissement dans des places de parking d'aéroport ou des chambres d'Ehpad qui n'existent pas, des livrets qui promettent monts et merveilles et des escroqueries au trading sur le Forex (marché non régulé des devises), les faux bons plans pour acheter des crypto actifs ont causé un préjudice moyen par épargnant de 20 000 euros selon les déclarations des victimes auprès de l'AMF.
Contrairement aux autres fraudes, qui attirent généralement le chaland via une combinaison de publicités en ligne et d'appels téléphoniques, les arnaques aux crypto actifs recrutent essentiellement leur cible, plus jeune et de milieu plus modeste, sur les réseaux sociaux (Instagram, TikTok, Snapchat, WhatsApp), les sites de rencontre et par le biais d'influenceurs. Une fois hameçonnée, les échanges se déroulent ensuite sur messagerie instantanée.
Confrontée à la montée de ces pratiques, la DGCCRF a décidé de faire de la lutte contre "les pratiques déloyales du marketing d’influence" un de ses axes de contrôle prioritaires pour 2022.
défiance vis à vis des banques
Pour séduire les jeunes, les arnaqueurs mettent en avant des "gains rapides", l'opportunité de devenir "millionnaire avant 30 ans", font incarner les messages par des personnages exposant leurs montres et leurs voitures de luxe, et jouent sur la défiance vis-à-vis des banques. Un argument qui fait mouche, puisque dans près de deux tiers des cas, selon un sondage BVA pour l'AMF, les cibles sont alertées par leur banque au moment des paiements mais souscrivent quand même.
Ces escroqueries se développent sur un terreau favorable : selon le sondage de BVA, réalisé auprès de 5000 Français cet automne, 48% des personnes interrogées pensent que pour faire de bons placements actuellement, il faut sortir des placements traditionnels ; 44% que la Bourse ne rapporte pas grand-chose pour un risque important ; et 30% des 18-34 ans estiment que les cryptomonnaies sont un placement rentable.
500 millions d'euros de butin annuel
Parmi les personnes exposées à des offres de placements financiers à promesse de rendement élevé, les cryptomonnaies représentent la proposition la plus fréquente. Celles qui plongent ont généralement une faible connaissance financière et des revenus peu élevés.
En France, le Parquet de Paris estime le préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières, au global, à environ 500 millions d’euros par an.
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