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Les Chinois à l’offensive dans les semi-conducteurs… pour de maigres résultats
En quête d’indépendance dans les semi-conducteurs, les Chinois se sont engouffrés dans la vague de consolidation sans précédent dans le secteur à la chasse d’opportunités.
Avec de maigres résultats pour le moment.
L’année 2016 s’annonce comme un tournant dans leur offensive.
Pour la première fois, les chinois sont à l’offensive dans les semi-conducteurs. Profitant de la vague de consolidation sans précèdent dans le secteur, ils se sont lancés en 2015 en chasse d’opportunités. Le top de départ a été donné au sommet de l’Etat avec la mission stratégique de réduire la dépendance de la Chine vis-à-vis de l’extérieur dans les puces électroniques. Selon IC Insights, l’Empire du milieu a englouti 34% de la production mondiale de circuits intégrés en 2014, alors qu’il n’en a fabriqué localement que 11,6% (essentiellement à travers l’américain Intel et les coréens Samsung et SK Hynix).
Seule l'acquisition de Integrated Silicon Solution Inc finalisée
Le résultat apparait pour le moins décevant. Les Chinois n’ont réussi à conclure que 8 fusions-acquisitions d’importance secondaire dans des secteurs pointus comme les mémoires embarquées (Integrated Silicon Solution Inc), les LED (Philips Lumileds et Bridgelux), les circuits radiofréquences (activité de NXP) ou encore les capteurs d’image (OmniVision Technologies). Le montant total de leurs opérations atteint 10 milliards de dollars, moins de 8% du montant de toutes les transactions annoncées en 2015 dans le secteur. Seules l’acquisition d’Integrated Silicon Solution Inc, une société américaine fabless d’environ 330 millions de dollars de chiffre d’affaires, de Bridgelux, une start-up californienne focalisée sur les LED d'éclairage, et de l'activité radiofréquences de puissance de Philipis ont été finalisées en 2015, suivies en 2016 par celle d'OminiVision Technologies, une société américaine spécialisée dans les capteurs d'image. L'acquisition de Lumileds, l'activité de Philips dans les LED de puissance, a été abandonnée pour cause de veto américain. Le projet d'entrée dans le capital de Siliconware Precision Industrie Ltd et ChipMOS Technologies, deux spécialistes taïwanais de test et packaging de puces électroniques, est tombé à l'eau. Reste le projet d'entrée dans le capital du taïwanais Powertech Technology en suspens. Mais réalisation parait plus qu'incertaine.
Tsinghua Unigroup, fer de lance de l'offensive chinoise
Si les Chinois n’ont pas fait mieux, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Tsinghua Unigroup, fer de lance de l’offensive chinoise, aura tout tenté pour attraper de gros poissons. Bras armé de Pékin dans les semi-conducteurs, ce groupe détient déjà deux sociétés fabless locales : Spreadtrum et RDA Microelectronics représentant ensemble un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars en 2014, selon IC Insights. Avec le soutien de l’Etat, il a mobilisé près de 47 milliards de dollars à investir dans les 5 ans à venir avec l’ambition de devenir le N°3 mondial des puces électroniques en 2020, place occupée aujourd’hui par le coréen SK Hynix derrière Intel et Samsung.
Son audace est allée jusqu’à lancer une offre non sollicitée de 23 milliards de dollars sur Micron Technology, dernier fabricant américain de puces mémoires. Une proposition rejetée avant même d’être examinée par le conseil d’administration. Combien même elle aurait été approuvée, elle n’aurait aucune chance d’aboutir. L’administration américaine mettrait son véto comme le laisse penser la montée au créneau du sénateur John McCain sur le sujet.
Repli sur Taïwan dans un contexte politique favorable
Tsinghua Unigroup ne s’avoue pas pour autant vaincu. Il a essayé de se rattraper en proposant son entrée à hauteur de 20% dans le capital de SK Hynix, deuxième fabricant coréen de mémoires derrière Samsung. Une transaction qui aurait représenté un investissement de près de 4 milliards de dollars. Là encore, c’est un refus franc et net.
Le groupe chinois a alors orienté son action envers Taïwan en prenant 25% du capital des sociétés locales Powertech Technology, Siliconware Precision Industrie Ltd et ChipMOS Technologies pour un investissement total de près de 2,7 milliards de dollars. Mais son rêve est de fusionner ses deux sociétés RDA Microelectronics et Spreadtrum avec MediaTek, premier concepteur taïwanais de circuits intégrés, pour créer un acteur asiatique capable de mieux rivaliser avec le géant américain Qualcomm dans les puces pour mobiles. La proposition tombe dans un contexte rendu favorable aux investissements chinois sur l’île après le dégel spectaculaire des relations politiques entre Pékin et Taipei, illustrée par la rencontre historique des présidents chinois et taïwanais, le 7 novembre 2015 à Singapour.10 milliards de dollars d’acquisitions chinoises en 2015
Integrated Silicon Solution Inc (Etats-Unis) pour 731 millions de dollars
Philips Lumileds (Pays-Bas) pour 2,8 milliards de dollars
OmniVision Technologies (Etats-Unis) pour 1,9 milliard de dollars
Les circuits radiofréquences de NXP (Pays-Bas) pour 1,8 milliard de dollars
Bridgelux (Etats-Unis) pour 130 millions de dollars
25% du capital de Powertech Technology (Taïwan) pour 600 millions de dollars
25% du capital de Siliconware Precision Industrie Ltd (Taïwan) pour 1,7 milliard de dollars
25% du capital de ChipMOS Technologies (Taïwan) pour 360 millions de dollars
10 société cibles identifiées
L’année 2015 aura été celle de l’apprentissage des chinois. Selon les analystes, le vrai tournant est attendu en 2016, avec la réalisation d’au moins une opération majeure. Le cabinet Digitimes Research a identifié 10 cibles potentielles, dont deux déjà en cours d’acquisition : OmniVision Technologies et Powertech Technology. Parmi les autres, figurent AMD, le challenger d’Intel dans les processeurs pour PC et serveurs, et Xilinx, le numéro un mondial des circuits logiques programmables vus comme la solution miracle pour pallier la fin de la loi de Moore.
Malgré leurs déconvenues, les Chinois ne semblent pas prêts à abandonner la bataille. En témoigne la surenchère qu’ils viennent de lancer sur l’américain Fairchild contre son compatriote On Semiconductor. Les fonds d’investissement China Resources Microelectronics et Hua Capital Management proposent 2,6 milliards de dollars pour le racheter, contre 2,4 milliards pour l’offre concurrente. S’ils réussissent leur coup, l’opération sera lourde de symbole. Fairchild est considéré comme le berceau des semi-conducteurs avec l’essaimage de pas moins de 30 entreprises dans le secteur, dont Intel, numéro un mondial des puces électroniques depuis 24 ans.
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