
C’était l’un des rares réseaux sociaux à ne pas encore avoir été épinglé pour une mauvaise gestion des données personnelles. Instagram a annoncé mercredi 7 août 2019 avoir "bloqué" l’un de ses partenaires publicitaires, le spécialiste du marketing géolocalisé Hyp3r. Ce qui lui est reproché par la filiale de Facebook ? La collecte de données de localisation et le suivi de millions d’utilisateurs, qui lui aurait permis d’établir une base de profils pour déterminer les centres d’intérêts et les déplacements de chacun. L'entreprise surveille les publications selon les lieux pour fidéliser les clients potentiels.
UNE VIOLATION DES RèGLES
La jeune pousse américaine, fondée en 2015, aurait agi à l’insu d’Instagram et aurait violé le cadre réglementaire imposé par le réseau social, d'après le site Business Insider qui rapporte l’affaire. "Les pratiques de Hyp3r n’ont jamais été approuvées et violent les règles que nous avons fixées. Nous avons par conséquent décidé de les bannir de notre plateforme. Nous avons également apporté des modifications à notre produit pour nous assurer qu’aucune autre entreprise ne puisse, à l’avenir, avoir recours aux données de localisation de cette manière", a notamment réagi un porte-parole de Facebook auprès de nos confrères de TechCrunch.

Cette capture d'écran, publiée en juin 2019 sur le site de l'éditeur de logiciels Salesforce,
un profil élaboré par Hyp3r et basé sur les déplacements d'une utilisatrice d'Instagram.
Si les données exploitées par Hyp3r étaient dans les faits publiques et consultables par tous les membres d’Instagram – biographies, abonnés, tags, etc. –, elles ne sont pas visibles des entreprises qui ont recours à l’API du réseau social en temps normal. La plateforme de marketing géolocalisé aurait usé "de son accès privilégié, d’une combinaison d’erreurs de configuration et d’une supervision laxiste" pour parvenir à ses fins, assure la filiale de Facebook. Ces révélations viennent une nouvelle fois éclabousser le groupe de Mark Zuckerberg, mis à mal pour des raisons similaires lors de l’affaire Cambridge Analytica en 2018... et qui a depuis promis de faire de la protection des données sa priorité.
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