Les données de localisation des utilisateurs de l'appli de rencontres Grindr revendues ?

Grindr est à nouveau accusé de vendre les données de géolocalisation de ses utilisateurs, d'après le Wall Street Journal. L'application de rencontres a déjà été condamnée pour des pratiques similaires. 

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Les données de localisation des utilisateurs de l'appli de rencontres Grindr revendues ?

Condamnée à plusieurs reprises, l'application de rencontres Grindr – dédiée aux personnes gays, bi, trans et queer – est accusée de vendre à des réseaux publicitaires depuis 2017 les données de géolocalisation de ses utilisateurs, d'après le Wall Street Journal. Ces accusations sont graves puisque l'application est utilisée par près de 5 millions d'utilisateurs dans 192 pays, dont certains répriment l'homosexualité.

Recouper des données

Les données vendues ne contenaient pas d'informations personnelles, telles que les noms ou les numéros de téléphone, mais seraient dans certains cas suffisamment détaillées pour pouvoir déduire les connexions entre les utilisateurs en fonction de la proximité des appareils, et fournir des indices sur les lieux de travail ou domicile. En effet, les données de géolocalisation de Grindr seraient anonymisées mais un numéro unique d'identification est attribué à chaque utilisateur. En retraçant une adresse régulièrement fréquentée, il peut être facile de retrouver l'identité d'une personne.

Les accusations selon lesquelles Grindr protège mal les données de ses utilisateurs ne sont absolument pas nouvelles. En juin 2021, un responsable de l'Eglise catholique aux Etats-Unis a été poussé à la démission après la publication d'une enquête par The Pillar, un média catholique, révélant qu'il aurait régulièrement utilisé l'application de rencontres. A l'époque, le média avait refusé de dire comment il avait pu accéder aux données.

Grindr se défend

Face aux nouvelles accusations, l'application américaine s'est défendue dans un billet de blog signé par Patrick Lenihan, vice-président en charge de la communication. "Depuis début 2020, Grindr a partagé moins d'informations avec des partenaires publicitaires que n'importe quelle autre grande plateforme technologique et que la plupart de nos concurrents", affirme-t-il. Il ajoute que Grindr ne partage pas "l'emplacement précis des utilisateurs" et dit ne travailler qu'avec "un nombre limité de partenaires publicitaires".

L'application a été condamnée par l'Autorité norvégienne de protection des données (DPA), l'équivalent de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) en France, à une amende de 6,5 millions d'euros pour avoir illégalement divulgué les données de ses utilisateurs à des fins de ciblage publicitaire.

Tinder et OkCupid ont également été accusés de vendre les données de leurs utilisateurs à des courtiers en données. C'est l'organisation non gouvernementale (ONG) berlinoise Tactical Tech qui avait mené l'enquête en novembre 2018. Tinder fait également l'objet, actuellement, d'une enquête de la Data Protection Commission (DPC), l'autorité de protection des données irlandaise.

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