Les données personnelles, un enjeu aussi pour la Beauty French Tech
L'un des enjeux du dossier Beauty French Tech est de créer une communauté et de l'animation entre des marques souvent secrètes et des startups à l'affût. Et de se former aux contraintes de l'univers numérique, avec par exemple une nouvelle directive européenne sur la protection des données.
Championne du monde des crèmes de beauté, la France ne doit pas rater le virage de la cosmétique instrumentale, "qui répond à un besoin du marché d'individualiser le soin", explique d'emblée Christophe Bianchi, dirigeant de la startup niçoise Feligreen, qui développe des applicateurs de soin dotés de capteurs, de leds, devant des ingénieurs et des cadres marketing bluffés. Le message correspond pile-poil aux attentes des grandes marques du luxe et de la beauté.
LVMH, Clarins, Chanel, Procter et Gamble, Puig, Shiseido, plusieurs enseignes prestigieuses avaient envoyé des représentants lors de la première Cosmetic Night organisée par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley mardi soir à Chartres (Eure-et-Loir), dans l'objectif de créer une communauté réunissant startupers et acteurs traditionnels pour l'obtention du label Beauty French Tech.
Dans les salons de l'Hôtel du Grand Monarque, plus de 120 participants ont pris part au workshop et aux présentations échelonnées six heures durant. Pour ce premier acte, le panorama a été très large allant du e-commerce au marketing, en passant par la technologie, les applications mobiles, le big data, la formation et l'impression 3D d'échantillons de peau, Ouf ! Un menu un peu lourd pour une soirée d'été.
Protection des données
Les objets de la beauté connectée ont bien sûr retenu l'attention. Le parisien WBT a présenté le petit frère de son masque Mapo : un bracelet textile qui mesure l'intensité du soleil et le type de peau. Autre innovation : la fabrication d'un soin sur mesure par une machine semblable à un percolateur, signée Romy Paris. Anne-Laure de Belloy, fondatrice de lucette.com, a expliqué comment elle ubérisait les cabinets de tendances en proposant une base de données sur 160 000 utilisatrices.
Jeanny Lucas, ex-chief data officer de Safran, et dirigeante de Larinella, lui a gentiment rappelé que la protection des données était au coeur du sujet de l'innovation numérique. D'ici 2018, la protection des données devra intégrer chaque développement (site, application, objet connecté) dès sa naissance, avec une durée limite de conservation des données de 2 ans, sous peine de se voir appliquer une sanction allant jusqu'à 2,5% du chiffre d'affaires. Ce règlement européen d'avril dernier, portant le mécanisme dit de Privacy by design, est un nouveau chantier pour toute l'industrie cosmétique. Avec son pendant positif : "L'explosion de l'usage des data va générer 28000 postes de data protection officer, des métiers technico-juridiques pour garantir la protection des consommateurs", dit Jeanny Lucas.
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