Les Etats-Unis prolongent les sanctions contre Huawei et ZTE jusqu'à la mi-2021
Un an après avoir officialisé les sanctions contre Huawei et ZTE, soupçonnés d’espionnage pour le compte de Pékin, l’administration Trump a annoncé prolonger ses mesures jusqu'en mai 2021. Les équipementiers chinois ne pourront toujours pas vendre leurs produits aux opérateurs télécoms implantés aux Etats-Unis, mais devraient pouvoir continuer à se fournir auprès de certaines entreprises américaines.
Huawei et ZTE sont inscrits sur la liste noire du département américain du Commerce depuis un an. Et le resteront pour au moins une nouvelle année, rapportent nos confrères de Reuters. L’administration Trump a prorogé mercredi 13 mai 2020 la levée des sanctions à l’encontre des équipementiers chinois, toujours au nom de la sécurité nationale. En conséquence, les entreprises américaines ne seront pas de nouveau autorisées à exploiter les produits des deux firmes. Elles pourront néanmoins continuer à vendre leurs technologies à Huawei, puisque la Maison-Blanche a aussi fait part de son intention de prolonger le système de licences temporaires qui le leur permet.
VERS UNE SITUATION DURABLE
Selon les informations de Reuters, le département américain du Commerce aurait sondé les acteurs américains du secteur des télécoms afin d’établir quelles seraient conséquences pour leurs affaires dans le cas où la licence leur permettant de commercer avec Huawei ne serait pas prolongée. A cette question, l’association CTIA – qui représente les sociétés spécialisées dans les technologies de communication sans fil – aurait notamment encouragé l’exécutif à envisager une longue extension, estimant qu’il n’est pas opportun d’"entraver la capacité des entreprises spécialisées d’assurer la bonne gestion des réseaux" dans le contexte de la crise liée au Covid-19.
La CTIA estime, par ailleurs, que les échanges qui se tiennent entre les sociétés américaines et la firme de Shenzhen en matière de sécurisation des réseaux et des appareils électroniques "profitent aux consommateurs américains en réduisant notamment les risques de piratage". Cette fédération soutient également la décision des Etats-Unis d’autoriser leurs représentants de participer aux débats au sein des organismes de normalisation où siège Huawei. Ces petits gestes envers la marque au lotus, et tout particulièrement la possibilité pour elle de se fournir en matériel américain, vise aussi à éviter d’éventuelles perturbations sur les réseaux des opérateurs télécoms ruraux aux Etats-Unis – qui exploitent très largement ses équipements.
En novembre 2019, la Commission fédérale des communications (FCC) a rappelé à ces derniers que Huawei et ZTE constituaient un risque pour la sécurité nationale, leur interdisant d’avoir recours à un fonds d’aide publique – doté de 8,5 milliards de dollars – pour acheter des équipements aux deux entreprises chinoises. A la manière de ce que Vodafone a commencé à faire en Europe, les opérateurs télécoms présents en milieu rural aux Etats-Unis devraient progressivement se voir contraints de reconstruire une partie de leur réseau afin d’en retirer les matériels provenant de sociétés inscrites sur la liste noire du département américain du Commerce.
Pour rappel, les sanctions américaines à l’égard de Huawei ont ralenti sa progression sur les marchés occidentaux. Privés de services tels que le Google Play Store, le constructeur chinois de smartphones a notamment été contraint de développer son propre magasin d’application en urgence et d’anticiper une interdiction d’utiliser le système d’exploitation Android en développant son HarmonyOS.
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