
Un torrent de start-up réveille le pays, une révolution bouscule, métiers, modèles économiques et façons de penser ; la transition digitale est partout… Jusque dans les grands groupes ? A voir ! Certes, de nombreuses initiatives existent. Mais beaucoup en sont encore au tout début de leur mutation et ont trop peu de relations efficaces avec les startups.
considérer les start-up autrement
Combien d’accélérateurs, de fonds d’investissement ad hoc, de directions du digital cachent une réalité très contrastée ? Trop de grands groupes vivent cette "transition", au mieux comme l’opportunité d’acquérir de nouveaux outils au pire comme une contrainte ?
Au global, le constat s’impose d’un triple embarras: ils n’en font pas assez, parce que le lien start-up est souvent cantonné à l’innovation ou au marketing, alors que c’est un enjeu transversal. Ils ne vont pas assez vite alors que la transition digitale, elle, est ultrarapide et que les clients et concurrents n’attendront pas. Ils n’avancent souvent pas de la bonne manière parce que trop voient les startups comme des fournisseurs de technologies et non comme des partenaires.
d'abord faire bouger les organisations
Disons-le : l’enjeu est bien de s’ouvrir à elles, de les faire irriguer partout, de libérer les énergies et les contraintes. Bref de voir la culture startup infuser les grands groupes et non voir ces derniers imposer aux "jeunes" leurs contraintes. Comment faire ? Acculturer les salariés au digital oui, mais avec des projets concrets. Tester rapidement des projets non prévus ; déployer plus aisément des offres originales portées par ces sociétés jeunes ; réviser les processus d’achats normés. Il s’agit de faire bouger organisations, hiérarchies, circuits de décision, de prendre des risques et de s’autoriser des erreurs. Pourquoi ne pas intégrer des entrepreneurs à tous les niveaux ?
Le défi est culturel : les startups ne sont pas des sous-traitants, mais bien les nouveaux partenaires stratégiques. Les grands ont au moins autant besoin des startups que l’inverse. Il est urgent de le comprendre.
Guillaume Dupont, fondateur et associé CapHorn Invest et membre du Conseil d’administration de France Digitale
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