Les levées de fonds des start-up de la French Tech divisées par deux en 2023
Au premier semestre 2023, les start-up françaises ont levé 4,2 milliards d'euros, soit deux fois moins qu'un an plus tôt à la même période. La moitié d'entre elles qui ont réussi à lever des fonds disent avoir eu des difficultés à convaincre les investisseurs décidant donc de se tourner vers d'autres moyens de financement (dette bancaire, autofinancement).
Les start-up françaises peinent à lever des fonds, d'après l'édition 2023 du baromètre sur "la performance économique et sociale des start-up"* par l'association professionnelle France Digitale et le cabinet EY, publié ce mardi 12 septembre. Au premier semestre 2023, elles n'ont réussi qu'à lever 4,2 milliards d'euros, soit la moitié moins qu'un an plus tôt à la même période.
Les série A en difficulté
Ce sont les jeunes pousses qui visent une série A pour lesquelles les levées de fonds sont les plus difficiles. "Ce n'est pas étonnant : ce stade d'investissement est le plus risqué", a commenté Maya Noël, directrice générale de France Digitale. Du côté des secteurs, ce sont les fintech, les services et l'industrie pour lesquels les levées de fonds sont les plus difficiles.
Les difficultés à convaincre les investisseurs connaissent des disparités géographiques. Certaines maintiennent le cap sur les levées de fonds, comme en Bretagne (+ 162%), Grand Est (+ 54%) et Auvergne-Rhône-Alpes (+ 37%). En revanche, les entreprises des Hauts-de-France (- 92%), Ile-de-France (- 56%), Pays-de-la-Loire (- 51%), Nouvelle-Aquitaine (+ 38%) et Centre-Val-de-Loire (- 33%) sont davantage en difficulté.
Cap sur la rentabilité
En réponse à ce contexte, 90% des 500 start-up interrogées dans le cadre du baromètre disent avoir adapté leur stratégie en donnant la priorité à l'accélération de leur développement pour atteindre la rentabilité. 30% des jeunes pousses sont rentables et 55% pensent l'être d'ici 3 ans. Pour y arriver, elles privilégient la réduction des coûts externes aux licenciements. Pour l'agroalimentaire, la santé et l'industrie, l'atteinte de la rentabilité est plus difficile (3 à 8 ans).
Face à ce constat, la directrice de l'association professionnelle appelle les pouvoirs publics "au déploiement rapide de Tibi 2 et Scale-up Europe". Le premier, du nom du responsable de ce projet du ministère de l'Economie Philippe Tibi, vise à flécher l'épargne des Français vers le financement des start-up en late stage et en early stafe. Le second est une initiative paneuropéenne visant à fournir des financements aux entreprises européennes à leurs derniers stades de développement.
*Le baromètre a été réalisé sur la base des réponses envoyées à 500 start-up ayant leur siège social en France, non cotées ou cotées depuis moins de cinq ans et ayant une activité liée au secteur technologique.
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