Les nouvelles consoles, salut du jeu vidéo français ? 

Après Nintendo en 2012, Sony et Microsoft se préparent à introduire, à leur tour, leurs nouvelles consoles de salon. Les professionnels des jeux vidéo misent sur ce renouvellement pour relancer un marché en berne et en proie à un grand bouleversement des usages. L’édition 2013 de Paris Games Week incarne cet espoir.

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Les nouvelles consoles, salut du jeu vidéo français ? 

C’est une année décisive pour l’industrie des jeux vidéo. Pour la première fois, deux nouvelles consoles de salon vont être lancées en novembre 2013 : la PS4 de Sony et la Xbox One de Microsoft. Elles seront visibles à la quatrième édition de Paris Games Week, le salon grand public des jeux vidéo, qui se tient à Paris-Porte de Versailles, du 30 octobre au 3 novembre 2013. Après l’introduction de la Wii U par Nintendo, il y a un an, toutes les consoles de salon auront été ainsi renouvelées à la fin de l’année. Les professionnels des jeux vidéo fondent tous leurs espoirs sur ce renouvellement pour enclencher un nouveau cycle de croissance.

Un marché français en chute

Car la situation reste morose. Selon les chiffres de GFK et Ipsos, compilés par le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), le marché français des jeux vidéo a plongé de 10% en 2012 à 2,5 milliards d’euros : 1,5 milliard d’euros pour les logiciels de jeu et 1 milliard pour les consoles et accessoires. Selon David Neichel, président du Sell et directeur général d’Activision Blizzard, premier éditeur mondial de jeux vidéo, la baisse est due principalement au recul de ventes de consoles. Et malgré l’arrivée de la Wii U de Nintendo en 2012, les chiffres restent mauvais cette année avec, sur les quatre premiers mois, selon le cabinet GFK, des ventes en recul de 22% pour les consoles de salon, de 33% pour les consoles portables et de 13% pour les jeux pour consoles.

Dans ces conditions, les nouvelles consoles de Sony et Microsoft vont-elles relancer le marché ? David Neichel en est convaincu. Du moins pour les logiciels de jeu. "Sur les neuf premiers mois de 2013, nous avons enregistré une augmentation de 2% des ventes, ce qui nous laisse prévoir une croissance pour l’année entre 2 et 5%, estime-t-il. Pour les consoles, les prévisions sont plus compliquées. L’évolution des ventes dépendra des prix et des volumes écoulés. Les deux premiers mois de commercialisation seront décisifs."

Jeux mobiles ? Même pas peur

Une chose est sûre : l’industrie des jeux devra s’adapter au bouleversement des usages, avec le développement des jeux dématérialisés et surtout des jeux sur mobiles. Si les jeux en boîtes constituent encore 90% des ventes en valeur, selon le Sell, les jeux dématérialisés (vendus en ligne) et les jeux pour mobiles représentent deux segments de 5% chacun. Mais, en nombre, les jeux pour mobiles constituent déjà un tiers des jeux en circulation. Cette évolution s’effectue au détriment des consoles portables. Pas de quoi inquiéter David Neichel. "En France, on compte aujourd’hui 31 millions de joueurs, un tiers des foyers équipés en consoles et 40% si on inclut les PC, explique-t-il. Nous sommes loin d’avoir fait le plein. Il nous reste encore beaucoup de joueurs potentiels à convaincre et à équiper. Le développement des jeux occasionnels sur mobiles ou Facebook nous aide à conquérir de nouveaux joueurs sur consoles."

Selon le Sell, l’industrie des jeux vidéo en France représente 300 entreprises et 10 000 emplois directs et est tournée à 80% vers l’export.

Au niveau mondial, le cabinet Gartner prévoit de belles perspectives pour l’industrie des jeux vidéo, avec un marché qui devrait passer de 79 milliards de dollars en 2012 à 111 milliards en 2015. Tous les segments sont en hausse, à l’exception de celui des consoles portables (jeux et matériels), qui devrait tomber de 18 milliards de dollars en 2012 à 12 milliards en 2015.

Ridha Loukil

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