Les Palestiniens auront enfin la 3G
Après 10 ans d'attente, d'ici six à huit mois, les Palestiniens devraient enfin pouvoir communiquer en 3G.
Le jeudi 19 novembre, l’armée israélienne a signé un protocole d’accord avec l’Autorité Palestinienne pour l’utilisation des fréquences à haute vitesse.
Après 10 ans d’attente, la Cisjordanie et Gaza vont avoir accès à la 3G. "C’est une grande victoire pour les Palestiniens", savoure Ammar Aker, directeur général du groupe Paltel, un des deux opérateurs en charge de l’installation de la 3G. "Il reste encore quelques détails à régler mais d’ici six à huit mois, on devrait être prêt".
Le jeudi 19 novembre, l’armée israélienne a signé un protocole d’accord avec l’Autorité Palestinienne pour l’utilisation des fréquences à haute vitesse. Malgré des pressions très fortes, de la part des Américains, des Européens et des instances internationales, Israël refusait d’accorder la 3G aux Palestiniens pour des raisons sécuritaires. Résultat, les réseaux 2G, 80 fois moins rapides que ceux de la 3G, sont saturés. Autre conséquence, un manque à gagner pour l’économie palestinienne estimée à 100 millions de dollars chaque année.
Les freins israéliens levés
Selon l’ONG Electronic Frontier fondation, la 2G facilite les écoutes des services de renseignement israélien largement répandues en Cisjordanie mais aussi à Gaza. L’arrivée des hautes fréquences va multiplier les données et diversifier les sources téléphoniques. Le Shin Beth (les services secrets intérieurs) aurait donc pris le temps de se préparer.
Autre raison invoquée par l’Autorité palestinienne : Israël aurait attendu l’arrivée de la 4G pour ses opérateurs avant d’accorder la 3G aux Palestiniens. Dans le gruyère cisjordanien, les opérateurs israéliens couvrent les colonies et "crachent" leurs ondes au delà des zones qui leur sont attribuées. Résultat, de nombreux Palestiniens souscrivent à un abonnement israélien pour profiter de la 3G. Une "concurrence déloyale" dénoncée par les opérateurs palestiniens.
Une bouffée d'air pour les start-up palestiniennes...
L’accord de jeudi dernier a été accueilli avec enthousiasme par la high-tech palestinienne. Un secteur d’avenir qui totalise aujourd’hui plus de 6% du PIB palestinien. "Même si la 3G arrive un peu tard, sa prochaine installation est une excellente nouvelle pour nos start-up mais aussi pour tout le secteur des nouvelles technologies en Palestine", se réjouit Shadi Atshan. Le directeur de Leaders, le premier incubateur créé en Cisjordanie, prédit "un environnement plus favorable pour attirer les investisseurs".
Le marché intérieur sera le grand bénéficiaire selon Akram Dweikat, ingénieur palestinien et co-fondateur de Oinky, une tirelire virtuelle qui aide à faire des économies. "La 3G va doper l’innovation, assure-t-il, en particulier les applications mobiles, surtout celles qui requièrent des données GPS et des cartes de localisation". C’est le cas de Redcrow, une plateforme mobile qui alerte les Palestiniens sur la situation sécuritaire minute par minute. "Si vous comptez passer un check point, vous devez savoir s’il y a eu un attentat et s’il est fermé, la 3G permet alors une information instantanée."
Et pour le tourisme
Les marchés du mobile mais aussi du tourisme vont bénéficier de toute une panoplie d’applications avec notamment Airbnb, Uber, Google maps, ou encore Booking. Une bouffée d’air pour une économie en difficulté, impactée ces derniers mois par une vague de violences.
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