Les Pays-Bas vont s'aligner sur les sanctions américaines contre la Chine
La patrie de l'équipementier ASML va restreindre les exportations vers le marché chinois des équipements nécessaires à la production des puces les plus avancées.
C’est la première confirmation officielle d’un responsable néerlandais. Dans un courrier adressé, mercredi 8 mars, aux parlementaires, la ministre du Commerce extérieur Liesje Schreinemacher a officialisé de nouvelles restrictions sur les exportations vers la Chine des équipements nécessaires à la production des puces les plus avancées. Une mesure “nécessaire pour des raisons de sécurité nationale et internationale”, explique-t-elle.
Cette annonce n’est pas une surprise. Fin janvier, la presse américaine avait en effet révélé que les Pays-Bas avaient accepté, après une visite de leur Premier ministre à Washington, de s’aligner sur les lourdes sanctions imposées à l’automne dernier par les Etats-Unis. Celles-ci interdisent, sans un accord du gouvernement, de vendre en Chine des puces avancées et les machines nécessaires à leur production.
L'enjeu ASML
Depuis, les groupes chinois ne peuvent plus se fournir auprès des équipementiers américains, comme Applied Materials, Lam Research et KLA. Un moindre mal car ils peuvent encore acheter des machines chez d’autres fournisseurs, en particulier le néerlandais ASML, premier fabricant mondial de machines de photolithographie et le seul à maîtriser la technique de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême, indispensable pour réaliser les gravures les plus fines.
Pour être véritablement efficaces, les sanctions américaines devaient donc être suivies par les Pays-Bas. Mais aussi par le Japon, patrie de Nikon, principal rival d’ASML, et surtout de Tokyo Electric, qui conçoit des machines essentielles en amont et en aval du processus de gravure. Si aucune annonce officielle n’a encore été faite, Tokyo aurait, lui aussi, accepté de suivre Washington.
Coup dur pour la Chine
Les restrictions néerlandaises pourraient cependant être moins vastes que celles imposées par les États-Unis. Selon Liesje Schreinemacher, elles ne toucheront que quelques outils de pointe – en plus des machines par rayonnement ultraviolet extrême, dont l’exportation vers la Chine était déjà interdite. Dans un communiqué, ASML semble par ailleurs confiant sur sa capacité à obtenir des dérogations. L’équipementier n’anticipe ainsi pas un “impact significatif” sur ses projections d’activité à long-terme.
L'ampleur des conséquences pour la Chine reste donc encore à déterminer. L’enjeu est immense : sans équipements étrangers, le pays ne pourra pas remplir ses ambitieux objectifs de production. Ni monter en gamme pour fabriquer les puces avancées que ses entreprises ne peuvent désormais plus acheter auprès de quasiment tous les fabricants mondiaux. Pékin prévoit bien d’investir massivement pour aider son industrie des semi-conducteurs. Mais le retard accumulé sera bien difficile à combler avec ces nouvelles sanctions élargies.
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