
Le service de l'entreprise IDU santé prend la forme d'un QR code, collé au dos d'un téléphone portable, un casque de moto, une carte dans un portefeuille ou derrière une porte d'entrée. Une fois scanné, par les sapeurs pompiers par exemple, il permet d'accéder aux données médicales d'urgence de la personne concernée et ainsi de pouvoir intervenir médicalement de manière plus rapide et pertinente.
Côté professionnels, la solution, imaginée avec la Fédération nationale des sapeurs pompiers, "est intégrée à leurs applications de bilan numérique" dans les 30 départements où les services départementaux d'incendie et de secours ont numérisé ces bilans, explique Jean-Marc Sonolet, un des trois co-dirigeants de la société.
Leurs tablettes leur permettent de scanner le QR code et d'accéder aux données de santé du patient. Elles s'insèrent automatiquement dans les champs correspondants des fiches bilan "ce qui limite les risques d'erreur de transcription des noms ou des pathologies", souligne le dirigeant. Elles leurs sont utiles pour prendre les bonnes décisions de prise en charge. Et ils peuvent ensuite les transmettre automatiquement aux médecins régulateurs du Samu, le cas échéant.
Données sécurisées
"Il ne s'agit pas de leur permettre d'accéder au dossier médical partagé des patients", ajoute le dirigeant, mais aux informations utiles en cas d'urgence. Comme les éléments d'identité (avec une photo), les pathologies personnelles et familiales, les antécédents médicaux, les traitements en cours, les allergies, notamment aux médicament, les handicaps, la position de la personne vis-à-vis du don d'organe.
"Nous allons aussi ajouter les directives anticipées", poursuit Jean-Marc Sonolet. Les personnes peuvent aussi signaler si elles vivent seules ou pas, si elles ont des animaux au domicile et désigner un tiers de confiance qui sera prévenu automatiquement une demi-heure après le scan du QR code. Ces informations sont saisies par les personnes elles-mêmes (ou leurs aidants) sur une appli mobile, via des menus déroulants pour limiter le risque d'erreur. Elles sont hébergées en France sur des serveurs HDS. IDU santé a par ailleurs obtenu le feu vert de la CNIL.
Quand elles ont saisi leurs données, les personnes reçoivent trois QR codes autocollants qu'elles apairent elles-même avec leur dossier, qu'elles peuvent mettre à jour à tout moment. Environ 30 000 personnes sont déjà dans la base d'IDU santé, souligne Jean-Marc Sonolet. Pour elles, le service est gratuit, tout comme pour les professionnels qui peuvent scanner les codes : les SDIS mais aussi, dans le futur, des Samu et, potentiellement, des services de police ou de gendarmerie).
Personnes âgées et salariés à risque
Les clients ciblés, qui financent le service, sont tout d'abord les conseils départementaux, via leur conférence des financeurs de l'autonomie, dans le cadre du maintien à domicile des personnes âgées, à hauteur de 80 centimes par personne et par mois. IDU santé a aussi ciblé les entreprises (comme Vinci énergies France) pour améliorer la sécurité de leurs salariés, dont certains travaillent dans des conditions périlleuses (1,2 à 1,5 euro par mois et par salarié).
IDU santé compte aussi se développer auprès du grand public, par exemple auprès utilisateurs de deux roues, des personnes atteintes de maladies chroniques, par le biais de leurs associations, ou encore auprès des parents d'enfants qui se rendent seuls à l'école, par le biais des assureurs. A l'avenir, la solution pourrait aussi proposer, outre le bon vieux -mais fiable- QR code, des solutions de reconnaissance digitale ou rétinienne.
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