
Ami DRH de grandes entreprises, j’ai deux nouvelles pour toi, une bonne et une mauvaise. Ainsi pourrait commencer un article sur l’étude que vient de publier Accenture Strategy sur les attentes des jeunes diplômés.
Commençons par la mauvaise : les grandes entreprises ne sont plus du tout attirantes. Seulement un quart des futurs jeunes diplômés français de 2017 souhaitent y travailler. La part de leurs prédécesseurs des générations 2015 et 2016 atteignait 33 %. Autant dire que les DRH qui pensaient avoir mangé leur pain noir en peinant à recruter ces dernières années n’ont encore rien vu. La promotion qui arrive sera encore plus difficile à convaincre pour les grands groupes.
L'argent ne fait pas le bonheur au travail
Et ce n’est pas qu’une question d’argent. Car si 79 % des jeunes diplômés interrogés s’attendent à obtenir un salaire supérieur à 25 000 euros (ce que seulement 69 % de leurs prédécesseurs ont obtenu), l’argent ne fait pas le bonheur au travail pour cette génération. Face à deux offres de travail, 55 % des jeunes diplômés indiquent qu’ils préfèrent travailler dans l’entreprise qui leur offrira "un environnement de travail épanouissant et collaboratif, même si la rémunération y est moins élevée". Rémunération à part, les jeunes diplômés sont 29 % à citer l’intérêt du travail et son caractère stimulant comme facteur décisif pour rejoindre une entreprise, suivis par l’environnement innovant du travail (24 %) et les possibilités offertes de progression rapide (23 %), ex-aequo avec des horaires flexibles.
Et ce n’est pas parce qu’ils ont des têtes bien pleines qu’ils pensent tout savoir, au contraire : 83 % des jeunes diplômés s’attendent à ce que leur premier employeur continue de les former. Les voilà prévenus.
Avec l'âge, les jeunes diplômés trouvent des vertus à la grande entreprise
La bonne nouvelle, c’est que les aînés de la promotion 2017, soit les jeunes expérimentés qui ont rejoint le monde de l’entreprise en 2015 ou 2016, sont un peu plus attirés par la grande entreprise qui, en général, le leur rend bien. Ainsi, 33 % des jeunes expérimentés disent vouloir travailler dans une grande entreprise, quand la proportion de ceux qui veulent aller dans une petite entreprise ou une start-up tombe à 9 % (contre 12 % pour les promos 2017). Mais une bonne nouvelle pouvant en cacher une mauvaise : les jeunes expérimentés ne sont pas heureux dans leur travail. Ainsi, 72 % d’entre-eux estiment que le travail qui leur a été confié est en-deçà de leurs compétences, si bien qu’ils se sentent sous-employés. Résultat : le jeune expérimenté que les entreprises ont réussi à séduire pourrait bien partir assee rapidement. Seulement 23 % des diplômés d’université pensent rester plus de cinq ans chez leur premier employeur, la proportion tombant à 12 % pour les anciens élèves d’école d’ingénieurs ou de commerce.
Pour finir sur une note optimiste, Accenture Strategy note toutefois que "les jeunes expérimentés issus des grandes écoles sont trois fois plus nombreux à vouloir rester plus de 5 ans dans la même entreprise lorsqu’ils ont le sentiment que leur poste reflète leur niveau d’études." Voilà la solution, embauchez des gens, confiez-leur des missions à leur hauteur dans un environnement collaboratif et attirant et voilà que l’attrait des débuts se transforment en preuves durables d’amour.
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