Les restrictions d'Apple sur le paiement NFC sont dans le collimateur de l'Union européenne
Dans le cadre d'une enquête antitrust, la Commission européenne souhaite se pencher sur la limite instaurée par Apple à l'accès de la fonctionnalité NFC. Ouverte pour les développeurs tiers sur Android, elle doit nécessairement passer par un compte Apple Pay pour les utilisateurs d'iPhones. Ce qui empêche les autres acteurs, tels que les banques, à proposer des services de paiement par mobile. Un marché pourtant en plein essor.
La Commission européenne a ouvert une enquête en juin 2020 sur Apple Pay, le système de paiement bancaire d'Apple qui permet d'enregistrer une carte bancaire directement sur son appareil. Les accusations commencent à se préciser, d'après une source citée par Reuters dans une dépêche publiée ce mercredi 6 octobre.
Les modalités d'utilisation d'Apple Pay
Ce sont les modalités d'utilisation d'Apple Pay qui constitueraient le coeur de l'enquête bruxelloise, plus particulièrement les mesures imposées par Apple pour l'intégration de sa solution dans les applications commerciales et les sites web commerciaux sur les iPhones et les iPads.
C'est la limite instaurée par l'entreprise de l'accès à la fonctionnalité de Near Field Communication (NFC) dite "tap to go" qui questionnerait la Commission européenne. Elle permet de payer via son smartphone simplement en l'approchant du terminal de paiement.
Cette fonctionnalité est ouverte aux développeurs tiers sur Android, mais doit nécessairement passer par un compte Apple Pay pour les utilisateurs d’iPhones. Autrement dit, les propriétaires d’iPhones ne peuvent utiliser le paiement NFC qu'au travers de la solution de paiement d'Apple. Ce qui empêche les autres opérateurs, dont les banques, de proposer d'autres services de paiement sur ces terminaux.
Un marché en plein essor
Cette situation pose effectivement des questions concurrentielles puisque le marché du paiement sans contact explose, poussé notamment par la pandémie de Covid-19. Or, comme souvent pour justifier une restriction sur ses équipements, Apple utilise l'argument de la sécurité. La firme à la pomme affirme que l'accès par d'autres applications de paiement pourrait créer des failles de sécurité et donc augmenter le risque de fraude.
A l'issue de son enquête, la Commission européenne pourrait donc forcer Apple d'ouvrir son système de paiement à d'autres opérateurs, imagine Reuters. Elle peut également lui infliger une amende pouvant aller jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires, soit 111,4 milliards de dollars en 2020, si une violation de la droit de la concurrence est constatée.
Apple est également dans le collimateur de la Commission européenne pour sa position sur le marché du streaming musical. Elle vise deux restrictions imposées par Apple dans ses accords avec les entreprises souhaitant distribuer des applications via l'App Store, telles que Spotify. Elle craint que ces clauses faussent la concurrence des services de distribution de musique. En effet, l'entreprise suédoise est en concurrence directe avec Apple Music sur ce marché (ainsi que sur celui des podcasts).
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