Les téléphones de cinq ministres français auraient été infectés par le logiciel espion Pegasus
Les téléphones de Jean-Michel Blanquer (éducation nationale), Jacqueline Gourault (cohésion des territoires), Julien Denormandie (agriculture), Emmanuelle Wargon (logement) et Sébastien Lecornu (outre-mer) porteraient des traces du logiciel espion Pegasus. L'espionnage se serait déroulé en 2019 et 2020. Une enquête ouverte par le Parquet de Paris est toujours en cours.
Les révélations sur l'affaire d'espionnage Pegasus continuent. Les téléphones d'au moins cinq ministres auraient été infectés par ce logiciel espion en 2019 et 2020, révèle Mediapart citant des sources concordantes. Seraient concernés Jean-Michel Blanquer (éducation nationale), Jacqueline Gourault (cohésion des territoires), Julien Denormandie (agriculture), Emmanuelle Wargon (logement) et Sébastien Lecornu (outre-mer).
"Marqueurs suspects"
A la suite de la publication de l'enquête sur l'affaire Pegasus par un consortium de journalistes et Forbidden Stories, des investigations numériques ont été menées sur les équipements des potentielles victimes. Elles ont ainsi révélé "la présence de marqueurs suspects" sur certains téléphones. Ces informations ont été compilées en août dernier dans un document confidentiel.
Les ministères ont refusé de commenter cette information et certains ont renvoyé vers le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui n'a pas non plus répondu aux sollicitations de Mediapart. Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, aurait changé d'appareil et de numéro de téléphone depuis ces révélations.
Des journalistes auraient aussi été espionnés
Trois téléphones, appartenant à un journaliste de la chaîne France 24 et à deux journalistes de Mediapart Lénaïg Bredoux et Edwy Plenel, portent également des traces du logiciel Pegasus, apprenait-on en juillet dernier par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) et l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Le téléphone du président de la République Emmanuel Macron serait également concerné.
Une enquête, ouverte par le parquet de Paris, devrait permettre d'apporter davantage de précision sur le nombre de victimes du logiciel et sur le commanditaire de cet espionnage.
Un vaste réseau d'espionnage finement organisé
Pegasus est ce que l'on appelle un logiciel espion c'est-à-dire qu'il permet d'accéder aux informations contenues dans un téléphone sans que son propriétaire ne puisse s'en rendre compte. Une fois installé, il permet de lire les messages, regarder les photographies, écouter les appels téléphoniques, accéder aux mots de passe ou encore déclencher le suivi de la géolocalisation.
Pegasus est commercialisé par la société israélienne NSO Group, basée à Herzliya dans la banlieue de Tel Aviv ainsi qu'en Bulgarie et à Chypre. Elle emploie 750 salariés, dont certains proviennent de l'Unité 8200, une unité de l'armée israélienne dédiée au renseignement électronique. Sur son site internet, NSO Group se présente comme une entreprise développant des technologies afin d'aider les agences gouvernementales "à détecter et à prévenir le terrorisme et la criminalité".
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