Live Pollen, une application pour mieux vivre son allergie
Lify Air a développé une solution et une application pour prévenir des allergies au pollen et faciliter la vie des personnes atteintes. Plusieurs territoires ont déjà adopté Live Pollen et les capteurs optiques capables de mesurer et identifier les particules dans l’air.
Près de 30% de la population souffre d’allergie au pollen, un chiffre en constante augmentation qui pourrait atteindre 50% d’ici à 2050. Le coût direct de ces pathologies est estimé à 16 milliards d’euros par an. Pour accompagner la population victime de cette hypersensibilité, Jérôme Richard et son associé Johann Lauthier ont fondé Lify Air en novembre 2018 à Orléans (Loiret).
"Pendant deux ans, nous avons développé un capteur optique innovant avec le laboratoire LPC2E (laboratoire de Physique et de Chimie de l'Environnement et de l'Espace) d’Orléans", détaille Jérôme Richard. La start-up souhaitait ainsi mesurer le pollen en temps réel grâce à un capteur de détection basé sur un laser capable d’identifier les signatures lumineuses des différentes particules détectées. Bouleau, ambroisie, graminées ou encore herbacés n’ont pas les mêmes empreintes.
"Nous avons étudié chaque pollen et les avons passé individuellement dans le capteur pour les reconnaitre et mesurer la quantité." Les espèces n’ont pas toutes le même pouvoir allergisant et entrainent un niveau de risque variable. "Grâce à nos capteurs, une personne allergique pourra savoir ce qu’elle risque."
L’IA pour lutter contre les allergies
En sortant des capteurs, les données récoltées passent par des algorithmes. "L’intelligence artificielle fait de la discrimination entre les particules pour distinguer les pollens." Les éléments sont ensuite envoyés dans l’application Live Pollen lancée il y a trois mois et déjà téléchargée 10 000 fois.
"Grâce à l’application, l’allergique peut identifier à quel pollen en particulier il est sensible et adopter un comportement pour se protéger en fonction des pollens mesurés. Informée, la personne pourra prendre son traitement par anticipation et limiter les conséquences d’une exposition aux pollens. A terme, nous serons en mesure, grâce au signalement des symptômes, de faire de la prédiction."
Une deuxième version améliorée
La start-up travaille sur une seconde version de son application qui intègrera des conseils sur les procédures d’évitement mais aussi des éléments de compréhension de l’allergie ainsi qu’un historique des périodes de pollens. "Nous travaillons sur une prévention pollinique, sur les risques à venir avec une prévision à plusieurs jours en fonction des zones géographiques."
La future version permettra également à l’utilisateur de choisir le capteur auquel il pourra être relié, celui à côté de sa destination par exemple, et non plus seulement le plus proche de sa position. Lify Air a sollicité les usagers de la première version pour connaitre leurs premières impressions. "60% d’entre eux se sentent mieux informés, 40% ont modifié leur comportement et/ou débuté un traitement, enfin, 25% ont constaté une baisse de leur crise."
Les collectivités comme clientes
Lify Air a déjà déployé 120 capteurs en France auprès d’une trentaine de territoires, une vingtaine de communes et communautés de communes. Saint-Quentin en Yvelines, Rouen, Dunkerque, Saint-Etienne, Bastia, Vichy ou encore Aix-en-Provence se sont inscrites dans la démarche tout comme le Grand Sénonais (Yonne).
"Les activités agricoles intenses entrainent des allergies importantes et nous suivons attentivement la qualité de l’air du territoire. Nous comptons deux zones industrielles confrontées à des arrêts de travail en lien avec les allergies et cela a un coût", explique Stéphane Perennes, vice-président du Grand Sénonais en charge de la transition écologique. En phase expérimentale, le territoire a installé cinq capteurs. "Nous n’avons pas encore de résultat mais nous pourrons faire de la prévention si on constate une source importante."
Jérôme Richard évalue quant à lui le coût moyen du dispositif à 20 000 euros pour l’installation de cinq capteurs et un abonnement annuel. "Nous réalisons des mesures locales dans un rayon de deux à cinq kilomètres avec un maillage en fonction de la population et des activités", complète le co-fondateur de Lify Air. L’entreprise planche en parallèle sur un nouveau capteur afin de rechercher les particules plus fines et de mieux les différencier par genre.
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