Maintenance connectée : Intesens passe au stade industriel
Après plusieurs années de R&D et de nombreux chantiers de validation conduits principalement avec la SNCF et Enedis, Intesens lance la commercialisation d'une première gamme industrielle de solutions connectées dédiées à la surveillance d'équipements électriques critiques.
Changement d'échelle pour la startup toulousaine Intesens. Après plusieurs années de R&D et la multiplication de sites pilotes, la société, spécialisée dans le développement de solutions de maintenance connectée industrielle, vient de sortir sur le marché deux premières gammes de produits : Sense, un boîtier connecté de mesures simples de consommation et Idiag, qui sera décliné pour des solutions "métiers" intelligentes pour de la surveillance avec alerte et diagnostic de défaillance. La première déclinaison, baptisée Idiag Battery, est une solution d'alerte connectée pour la surveillance des alimentations de secours. Les produits sont commercialisés avec des solutions complètes intégrant les capteurs, la connectivité, le cloud et des services associés de financement, déploiement et formation.
Plus d'une centaine de milliers de boitiers connectés d'ici 2 à 3 ans
La société se positionne sur la mesure électrique et la surveillance d'équipements électriques critiques, tels que les alimentations de secours (batteries, onduleurs et groupes électrogènes), les équipements d'accessibilité (ascenseurs, escalators...) ou encore les systèmes d'éclairage ou de climatisation nécessitant un fonctionnement en continu. L'ambition est clairement affichée : "nous allons passer de quelques milliers de solutions déployées depuis notre création à la production industrielle de plus d'une centaine de milliers de capteurs par an, d'ici deux à 3 ans", souligne Xavier Lafontan, président-fondateur d'Intesens.
Une expérience acquise auprès de la SNCF, Areva, RTE et Enedis
Créée en 2009 et implantée au cœur de l'IoT Valley, à Labège, dans le sud-est toulousain, Intesens valorise ainsi plusieurs années d'expérimentations conduites auprès de la SNCF, qui lui a confié, dans le cadre de son vaste plan de transformation digitale, le déploiement d'une vingtaine d'applications pilotes en 2016, aussi bien pour de la surveillance d'infrastructures (voies et caténaires), d'équipements embarqués (batteries, mais aussi suivi de température dans les wagons passagers), que d'équipements dans les gares (éclairage, ascenseurs, escalators, pompes de secours pour évacuation d'eau...). La société a aussi installé en gare de Lyon, à Paris, une solution dédiée à la surveillance de la climatisation des centraux du systèmes monétique de la SNCF. Certaines expérimentations sont d'ailleurs en cours de déploiement, comme les boitiers connectés de mesure de température de rails, dont la SNCF a décidé d'équiper l'ensemble de son réseau. Une première tranche prévoit le déploiement de 500 capteurs, soit environ 1 tous les 60 km. "A terme, il est prévu d'en installer un tous les 5 à 10 km, soit quelques milliers pour assurer une bonne surveillance des 30 000 km de rail du réseau français", précise Xavier Lafontan.
En parallèle, Intesens a aussi développé pour Areva des enregistreurs de données connectés et sans fil pour de la surveillance d'armoires électriques dans les centrales nucléaires, et conduit plusieurs projet avec Enedis (surveillance de groupes électrogènes) et RTE (mesures de dilatation des lignes à haute tension pour améliorer leurs capacités de transport d'électricité).
Cibler les grands acteurs de la maintenance multi-technique
Autant de références qui permettent à la société d'adresser aujourd'hui ses premières gammes de produits à un marché beaucoup plus large. Intesens cible prioritairement les grands groupes positionnés sur les métiers de la maintenance multi-technique sur 4 secteurs bien identifiés : équipements et réseaux pour l'électricité, le chauffage, la climatisation et les télécommunications. Dans le viseur : Eiffage, Vinci, Spie, ou encore Engie et ses nombreuses filiales (Ineo, Coffely, Endel, Axima...). "Le marché est colossal, avec plusieurs centaines de milliers d'objets connectés à déployer rien que sur la France", insiste Xavier Lafontan.
Des partenariats industriels et commerciaux et une centaine d'emplois d'ici 3 à 4 ans
Pour ce changement d'échelle, Intesens a choisi de s'appuyer sur plusieurs grands partenaires industriels, tels qu'IBM, pour le cloud, Econocom pour le financement et la distribution indirecte et Lacroix Electronics, pour la production industrielle des boitiers.
D'autres partenariats devraient être concrétisés dans les prochains mois, notamment pour accompagner le développement de la commercialisation à l'international. Des accords de distribution sont à l'étude dans le cadre du déploiement des réseaux bas débits de type Sigfox ou Lora.
La startup qui emploie actuellement 18 salariés, table sur une très forte croissance pour les prochaines années. Son chiffre d'affaires devrait s'envoler pour passer de 1,5 millions d'euros en 2016 à plus de 10 millions d'euros à l'horizon 2020. Côté emplois, Intesens prévoit de porter ses effectifs à une centaine de salariés d'ici 3 à 4 ans, avec l'implantation d'équipes supports sur des sites industriels déployés.
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