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Notre dossier "Mairies 4.0" ne saurait être complet s'il ne faisait état des initiatives qui tâchent d'allier numérique et démocratie.
Pour que les relations entre élus et citoyens sortent du cadre administratif, l'application Fluicity, actuellement testée à Vernon (Eure), cherche ainsi à réengager les habitants dans les politiques locales de leur ville.
Entretien avec Julie de Pimodan, sa créatrice.
Sarah Sermondadaz
Fluicity : le nom est anglophone, mais l'initiative, elle, est bien française. "Il s'agit d'une application mobile dédiée aux citoyens et aux collectivités locales", explique Julie de Pimodan, instigatrice du projet. La démarche se veut loin du clientélisme : l'ambition est de contrer la défiance des Français envers leurs politiques locales, en dopant la démocratie participative au numérique. "Avec notre plate-forme, nous voulons réengager les citoyens dans la vie politique, à l'échelle de base qui est celle de la ville", annonce la fondatrice.
Le parcours de cette dernière est étonnant : d'abord reporter au Moyen-Orient et en Afrique, elle a ensuite travaillé pour Google à Istanbul, où elle a été témoin des émeutes protestataires de 2013 qui ont agité la place Taksim et le parc Gezi. "Là-bas, les citoyens se sont véritablement emparés des médias sociaux. A mon retour en France en 2014, quand j'ai constaté que 61% des jeunes n'avaient pas voté pour les municipales, j'ai eu envie de faire quelque chose", analyse-t-elle. L'application est depuis novembre 2015 déployée en phase de test dans la ville de Vernon (Eure). Elle a aussi reçu le prix des "10 innovations de l'année" du MIT Technology Review en avril 2015.
Pour un "empowerment" du citoyen
Le principe ? "Faire dialoguer élus et citoyens à travers un échange en direct : les administrés peuvent remonter des dysfonctionnements ou émettre des suggestions, et les services municipaux offrir une information locale mieux ciblée." L'analyse des signalements émis permet dans un second temps aux services des mairies de mieux connaître les besoins de leurs concitoyens.
"Nous voulons surtout responsabiliser le citoyen, ne pas le laisser devenir consommateur de sa ville", souligne la conceptrice. Outre l'envoi de messages privés directement du citoyen à l'élu, la plate-forme permet aussi à certains contributeurs de s'exprimer à l'attention de toute la communauté. "Dans un premier temps, il s'agira de contributeurs 'accrédités', c'est à dire les associations, les institutionnels..." Ces derniers signent en effet une charte déontologique : "un levier de contrôle qui rassure les collectivités, pour qui ce genre de dispositif est nouveau".
Ambitions européennes
Avec quel modèle économique ? "Plusieurs municipalités nous avaient au départ proposé d'acheter notre solution en marque blanche, indique-t-elle aussi. Mais nous lui préférons un modèle freemium, où l'application est gratuite pour le citoyen, et les fonctions avancées payantes pour les collectivités". Sur son site web, la start-up indique que la phase de test est ouverte aux municipalités volontaires, "à partir de 20 000 habitants".
Aujourd'hui déployée à Vernon, en Normandie, l'application sera aussi inaugurée courant décembre à Paris par la mairie du 9e arrondissement. Mais ses ambitions ne s'arrêtent pas au territoire français. "Depuis que nous avons présenté notre projet au Parlement européen, tout s'accélère. Nous avons reçu de nombreux courriels d'un peu partout", sourit Julie de Pimodan. Au point que la jeune pousse envisage désormais de se déployer en Belgique, en Suisse, et en Allemagne. "Mais pas avant 2017", tempère la chef d'entreprise.
Le regard de l'élu
Alexandre Huau-Armani, Maire adjoint en charge de la Culture, du Tourisme et de la ville numérique à Vernon
"Fluicity est l'une des briques avec laquelle nous construisons notre ville numérique. Nous avons ainsi l'ambition de devenir un laboratoire d'expérimentation digitale pour les villes de taille intermédiaire. En fait, l'application constitue le pendant mobile de la démarche de démocratie participative que nous mettons en place à Vernon (25 000 habitants, 2ème ville de l'Eure). Ce qui nous a poussé à choisir cet outil, il y a de cela 6 à 9 mois ? Sa souplesse, qui nous laisse les clés pour gérer la ville en toute indépendance. La prochaine date-clé pour nous : janvier 2016, où l'application en beta-test laissera place à une version stabilisée. Entre autres démarches numériques, nous allons aussi déployer début 2016 le compte citoyen unique, qui permettra à chacun d’effectuer le maximum de démarches en-ligne afin d’éviter les temps d’attentes inutiles en guichets physiques.”
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