Malgré la fin du confinement, la télémédecine poursuit sa progression avec 650 000 consultations

Le déconfinement n'a pas sonné la fin des téléconsultations. D'après l'Assurance maladie, 650 000 actes ont été facturés entre le 18 et le 31 mai. Le nombre de médecins utilisateurs explose également : ils sont passés de 5 000 à 40 000 pendant la crise sanitaire.

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Malgré la fin du confinement, la télémédecine poursuit sa progression avec 650 000 consultations

Entre le 18 et le 31 mai 2020, les Français ont effectué 650 000 téléconsultations d'après l'Assurance maladie, citée par le Journal du dimanche (JDD) dans un article publié le 6 juin. Un mois plus tôt, on comptait 1,1 million d'actes. Malgré le déconfinement, les besoins en télémédecine se sont donc maintenus à niveau plutôt élevé. La télémédecine est-elle (enfin) en train de décoller ?

Les généralistes s'approprient l'outil
Nicolas Revel, le directeur de l'Assurance maladie, assure que la télémédecine n'en est qu'à ses débuts et que la crise sanitaire a bousculé les habitudes des praticiens parfois réticents envers cette pratique. "Nous avons eu des retours très positifs de la part des médecins. Avant le confinement, 5 000 se servaient de cet outil. Aujourd'hui, ils sont 40 000, dont 30 000 généralistes. La plupart continueront", a-t-il expliqué au JDD. La crise sanitaire a donc permis de faire changer d'avis de nombreux médecins sur la télémédecine. En effet, d'après un sondage Odoxa publié en janvier 2020, 35% des praticiens interrogés estimaient qu'ils n'auraient jamais recours à cette pratique, l'accusant d'être trop déshumanisante.

D'après une enquête menée par la plateforme Doctolib, toutes les classes d'âge de patients sont désormais désormais concernés par la télémédecine : 14% ont entre 0 et 17 ans, 24% entre 25 et 34 ans, 21% entre 35 et 44 ans, 18% plus de 55 ans. "Des milliers de personnes âgées ont fait des consultations vidéo", note Stanislas Niox-Château, président de Doctolib. Il ajoute que "le nombre est évidemment proportionnel à celui des médecins mais la téléconsultation a progressé aussi dans les zones où les praticiens sont peu nombreux". En bref, "la crise a démocratisé l'usage de la télémédecine sur tout le territoire".

Un assouplissement temporaire des conditions
L'explosion de la télémédecine est également due à un assouplissement de ses conditions d'accès. Pour éviter les contaminations dans les salles d'attente, le ministère des Solidarités et de la Santé a pris deux décrets en date du 10 et 20 mars (prise en charge à 100% des actes, dérogation à l’obligation que la consultation soit réalisée par un médecin déjà consulté dans les 12 derniers mois, consultations par téléphone).

Mais ces assouplissements ne sont pas salués par tous les médecins. "Nous réclamons que les plateformes qui font de la téléconsultation délocalisée ne bénéficient plus du remboursement et que les patients rentrent dans le parcours de soins habituel", plaide Jacques Battistoni, le président du syndicat de généralistes MG France. A ce sujet, Nicolas Revel a déclaré mi-avril que ces modalités ne seraient pas nécessairement pérennisés après la crise sanitaire. "Nous avons toujours cherché à éviter que la télémédecine soit captée par un petit nombre de médecins qui en feraient leur spécialité", indique-t-il.


La crise sanitaire a sans aucun doute montré l'intérêt de la télémédecine, mais est-ce que cet engouement se poursuivra dans les mois à venir ? Difficile de faire des prévisions tant que le virus circule et qu'à cet égard, les personnes peuvent encore connaître des réticences à consulter un médecin en présentiel de peur d'être contaminé.

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