Mastodon veut rester indépendant et refuse les offres de financement
Le fondateur de Mastodon, plateforme désignée comme rivale de Twitter sur laquelle se sont réfugiés certains utilisateurs après l’arrivée d’Elon Musk à sa tête, a confié au Financial Times qu’il avait refusé plus de cinq offres d’investissement émanant de sociétés de capital-risque de la Silicon Valley au cours des derniers mois.
S’il n’est pas certain que Mastodon, le réseau social décentralisé créé en 2016 par un ingénieur allemand, pourra véritablement transformer l’essai et s’imposer comme une alternative à Twitter, la plateforme tient à son indépendance. Son fondateur, Eugen Rochko, a confié au Financial Times qu’il avait reçu des offres de plus de cinq investisseurs américains prêts à débourser des "centaines de milliers de dollars" pour soutenir la croissance rapide du réseau social.
Le mois dernier, Mastodon fêtait ses 1 million d’utilisateurs actifs, près de la moitié d’entre eux ayant rejoint la plateforme après l’arrivée d’Elon Musk à la direction de Twitter. “Nous avons atteint 1 028 362 utilisateurs actifs mensuels sur le réseau aujourd’hui. 1124 nouveaux serveurs Mastodon depuis le 27 octobre, et 489 003 nouveaux utilisateurs. C’est plutôt cool”, se réjouissait Rockho début novembre. Fin décembre, le nombre d’utilisateurs actifs s’élèverait à près de deux millions.
Twitter s'inquiète ?
Un succès qui est encore à confirmer sur la durée, mais qui n’a pas échappé au nouveau patron de Twitter, qui a décidé à la mi-décembre de bannir tous les comptes et les messages incluant un lien vers d’autres réseaux sociaux, dont Mastodon.
“Mastodon ne se transformera pas en tout ce que vous détestez de Twitter”, a promis Rochko, misant sur le statut non lucratif de la plateforme qui restera "intouchable" et qui fait partie, selon lui, des raisons de son succès. “Le fait qu’il puisse être vendu à un milliardaire controversé, le fait qu’il puisse être fermé, faire faillite, etc. C’est la différence de paradigmes [entre les plateformes]”, a-t-il ajouté.
La récente suspension par Elon Musk des comptes de plusieurs journalistes sur Twitter après qu’ils ont évoqué le compte recensant les déplacements de son jet privé constitue, selon Rochko, “un rappel brutal que les plateformes centralisées peuvent imposer des limites arbitraires et injustes sur ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire”.
À terme, il espère ainsi remplacer Twitter et les autres réseaux sociaux basés sur ce modèle. “La route sera longue”, a-t-il reconnu auprès du Financial Times.