Mate XS, AppGallery... Huawei peut-il devenir leader sur le marché français, même sans Google ?
Huawei a dévoilé ses nouveautés produits ainsi que sa vision stratégique à moyen terme lors d’une conférence de presse à Barcelone, où devait se tenir le MWC. Au programme du géant chinois : smartphone, tablette, PC et une attention particulière portée à son magasin d’applications, l'AppGallery.
Huawei a tenu ce lundi 24 février 2020 une conférence de presse depuis Barcelone, où le Mobile World Congress (MWC) devait se tenir cette semaine avant d’être annulé du fait de l’épidémie de coronavirus. L'entreprise y a annoncé ses nouveautés produits et exposé sa stratégie pour les prochains mois. Les voyants sont, selon elle, au vert. "Nous avons connu une croissance de 18% sur un an à l’échelle mondiale. La hausse est notable sur les smartphones [+16,8% en 2019 par rapport à 2018, N.D.L.R.], avec 240 millions d’unités livrées, soit 17,6% de part de marché au niveau mondial", s’est réjoui Richard Yu, PDG de Huawei.
UN éCOSYSTèME "1+8+N"
Le Chinois met précisément le smartphone au cœur d’un écosystème qu’il a baptisé "1+8+N" (cf. photo ci-dessous). De l’utilisation de ce dernier découle l’usage d’un second cercle d’objets connectés, tous fabriqués par Huawei – PC, tablette, téléviseur, enceinte, lunettes, montre, écouteurs... Un tissu composé de 1 000 partenaires dans l’IoT complète le tableau dans un troisième et dernier cercle englobant les secteurs des loisirs, du voyage, de la santé, de la domotique ou du bureau mobile. Grâce à sa casquette d’équipementier, la marque au lotus fournit, par ailleurs, le matériel nécessaire pour faire le lien entre ces différents cercles (symbolisé par le "+").
Les produits présentés ce jour par le Chinois viendront agrémenter l’écosystème qu’il place au cœur de sa vision à moyen terme. Son nouveau smartphone pliable, le Mate XS, utilise son dernier System-on-Chip 5G, le Kirin 990… "qui prend en charge 8 bandes de fréquences différentes et offre de meilleures performances que son concurrent, le Snapdragon" de Qualcomm, a assuré Richard Yu. Pour résister aux pliages, le téléphone est en partie fabriqué en zirconium, un matériau "30% plus dur que le titane et trois fois plus cher que l’or". Résultat : 2499 euros pour 8 Go de RAM et 512 Go de stockage.
A noter que le fabricant dévoilera un smartphone 5G plus abordable le mois prochain, depuis Paris. Il entend capitaliser sur la nouvelle norme de téléphonie mobile pour vendre davantage encore d'appareils en 2020, après avoir livré "plus de 10 millions de smartphones compatibles 5G" à la fin janvier. Entre les lignes, Huawei nourrit toujours l’ambition de devenir le premier constructeur de smartphones mondial. Un objectif qu’il a raté en 2019, principalement du fait de l’embargo imposé par les Etats-Unis sur les deux tiers de l’année.
RENFORCER SON INDéPENDANCE
Au-delà des produits, Huawei cherche à faire monter son AppGallery en puissance, car l’embargo américain lui interdit désormais d'utiliser la version d'Android éditée par Google. D’ores et déjà disponible dans "plus de 170 pays", son magasin d’applications a ainsi pour objectif d’attirer "les 150 titres les plus populaires" sur chacun de ces marchés. Dans une main tendue vers les développeurs, qui traînent les pieds pour mettre au point des applications compatibles pour d’autres plates-formes que le Google Play Store et l’App Store d'Apple, Huawei annonce le programme "Shining-Star", financé à hauteur de 1 milliard de dollars, ainsi que des kits de développement pour tirer parti des caméras, de la localisation et des fonctionnalités d'intelligence artificielle de ses appareils. Pour rappel, le Chinois développe en parallèle son propre système d’exploitation, baptisé HarmonyOS. "Nous apportons une plus-value importante à l’industrie de la tech au niveau mondial, a avancé Richard Yu. Tout comme Google l’a fait vis-à-vis de nous dans le passé."
Le marché français, une priorité pour Huawei
Le marché français fait partie des priorités de Huawei en Europe. Et l’embargo américain s’y ferait peu ressentir. "Nous sommes passés de 14,8 à 18,8% de parts de marché sur le smartphone en un an, a détaillé François Hernandez, vice-président de Huawei France en charge des ventes. Et la tendance est solide : quand un consommateur français réfléchit à changer de mobile aujourd’hui, Huawei est la deuxième marque à laquelle il pense." Pour conforter sa place, l'entreprise travaille avec des éditeurs d’application comme Euronews, BFM, Coyote et Cdiscount pour fournir son magasin d’applications local. Elle inaugurera, par ailleurs, son flagship store le 6 mars, place de l’Opéra à Paris. Le premier d’un réseau de points de vente physiques, qui s’étendra "rapidement aux autres grandes villes" du pays.
UNE SéRIE DE NOUVEAUX PRODUITS
Egalement au programme des annonces de ce lundi, la tablette MatePad Pro 5G. Pensée pour des usages comme le cloud gaming, elle offre une résolution de 2560 x 1000, soit une densité de 280 pixels par pouce. Avec une bordure "plus fine que celles des iPads" d’Apple, l’appareil dispose de quatre haut-parleurs et serait "la première tablette à se charger sans fil au monde". Tarif d’entrée : 549 euros.
De son côté, la gamme de PC MateBook est mise à jour. "Nous constatons, là aussi, une forte demande avec près de 200% de hausse entre 2018 et 2019", a souligné Richard Yu. Le MateBook X Pro débutera à 1499 euros et embarquera notamment un écran tactile. Les MateBook D15 et D14 démarreront, eux, à 649 et 699 euros respectivement et ont été pensés pour un usage plus standard sous Windows 10 – le pack Microsoft Office 365 est ainsi inclus à l’achat.
Le routeur X3 sera, par ailleurs, compatible avec le WiFi 6, norme pour laquelle Huawei revendique être "le plus grand contributeur mondial", en plus de la 5G. Enfin, le module MH 5000, spécialement pensé dans le but d'apporter la 5G aux objets connectés, serait le "plus petit au monde" à date et fonctionnerait dix ans à des températures "comprises entre -40°C et 85°C".
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