Medadom veut améliorer la téléconsultation en pharmacie grâce à une borne connectée
La start-up parisienne Medadom annonce lundi 14 octobre 2019 commercialiser, dès le mois prochain, une borne pensée pour la téléconsultation auprès des pharmacies. Equipée de divers dispositifs médicaux connectés, tels qu’un stéthoscope ou un thermomètre, celle-ci permet de s’adapter aux récents changements d’habitude des professionnels et des patients. Tout en luttant contre le phénomène des déserts médicaux, grand combat du gouvernement.
Medadom a pris un virage. La jeune pousse, spécialisée dans la mise en relation entre patients et professionnels de santé depuis sa création en 2017, entend désormais se consacrer exclusivement à ses solutions de téléconsultation. Ce lundi 14 octobre 2019, elle annonce à L’Usine Digitale le lancement commercial d'une borne connectée à destination des pharmacies à partir du mois de novembre. A l’essai dans une trentaine d’officines parisiennes depuis le début de l’année, la solution devrait être proposée dans 200 établissements d’Île-de-France d’ici à la fin 2019 puis près de 2000 dans toute la France d’ici à un an.
RéALISER SES EXAMENS EN AUTONOMIE
Au départ, un constat : "80 % des visites à domiciles peuvent être réglées par téléconsultation", affirme Nathaniel Bern, cofondateur et directeur technique de la start-up. Encouragée par un décret autorisant depuis septembre 2019 le remboursement des téléconsultations par la sécurité sociale, Medadom a conçu une borne équipée de divers dispositifs médicaux connectés – du stéthoscope au dermatoscope, en passant par le thermomètre, l’otoscope, l’oxymètre ou le tensiomètre.
"Le but, c’est que le patient puisse réaliser les examens en autonomie. Nous nous sommes concentrés sur l’expérience utilisateur", assure Nathaniel Bern. Le design définitif de l’appareil devrait être dévoilé au cours d’une prochaine conférence de presse. Environ 2000 téléconsultations auraient déjà eu lieu en une dizaine de mois.
Les médecins agréés par Medadom "continuent de pratiquer des actes cliniques en présentiel et ne dédient que quelques créneaux horaires" à la téléconsultation. De quoi ne pas perdre pied et œuvrer au retour de certains patients dans le parcours de soin. Pour l'heure, seuls les généralistes sont concernés par la solution qui s’inscrit dans le cadre de la médecine territoriale – autrement dit, ils doivent se trouver dans le même secteur que leur patient.
Les praticiens adhèrent gratuitement : Medadom se charge d’installer le matériel nécessaire à cette activité dans leur cabinet ainsi que des démarches administratives. En contrepartie, la start-up retient une commission fixe de cinq euros sur chaque acte réalisé. Une formule qu’elle applique alors que, dans le même temps, des services tels que SOS Médecins requièrent de s’affranchir d’une licence de 120 000 euros pour exercer.
CONVAINCRE LES PHARMACIES
Après une première levée de fonds à hauteur de 1,5 million d’euros, notamment auprès de Business Angels, Medadom a racheté son principal concurrent en août 2019. "L’acquisition de Docadom, qui proposait un service similaire de mise en relation médecins-patients, nous a permis d’étayer notre pool de praticiens ainsi que notre base de patients", indique Nathaniel Bern. Suite à son repositionnement, la start-up mène actuellement un nouveau tour de table.
Son objectif : étoffer son équipe commerciale pour mettre en avant son offre "unique sur le marché", qui permet de connecter un patient et un professionnel "en moins de dix minutes". De quoi convaincre davantage encore de pharmacies de la rejoindre, notamment dans les fameux déserts médicaux. D’autant plus que ces dernières peuvent bénéficier de subventions de l’Etat pour les accompagner dans le cadre de cette transition.
A noter que Medadom – dont le nom est une contraction de "Médical à domicile" – propose aussi des téléconsultations via les smartphones fonctionnant sous Android et iOS. Une option pratique pour de "petites urgences" qui ne nécessitent pas spécifiquement de dispositifs médicaux. "Evidemment, la téléconsultation ne sera jamais une solution pour certaines pathologies. C’est, par exemple, le cas du suivi de grains de beauté. Une liste est mise à disposition des pharmaciens", souligne Nathaniel Bern. Une évolution dans la pratique qui a cela dit le mérite, selon Medadom, de répondre "au changement de mentalité des jeunes médecins vers plus de flexibilité et à la demande d’instantanéité des patients".
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