Michel Combes dévoile sa stratégie pour SFR et… une nouvelle box pour la SVOD
Altice a présenté les grandes lignes de sa stratégie. Une première depuis sa série d’acquisitions entamée avec SFR.
Au programme, innovation, reconquête des clients, retour à la confiance des clients et des employés…
Et pour illustrer le double objectif de convergence entre fixe et mobile, entre réseaux et contenu, Zive, une nouvelle box fibre avec un service de SVOD.
Aux manettes, un Michel Combes qui instille un peu de sa méthode Alcatel-Lucent à l’opérateur qu’il préside.
Emmanuelle Delsol
Une stratégie en trois piliers soutenus par quatre leviers. La méthode Michel Combes, ancien patron d’Alcatel-Lucent devenu directeur des opérations d’Altice et président de SFR, est à l'œuvre dans le groupe de Patrick Drahi. Comme avec l’équipementier français qu’il a revendu à Nokia, Michel Combes présente une trame stratégique qu’il n'aura sans doute de cesse de répéter dans les mois à venir. Et de résumer l’objectif du groupe : "Nous bâtissons un groupe international, intégré, propriétaire de ses infrastructures à même de mener une double convergence, entre le fixe et le mobile, et entre les réseaux et le contenu."
3 piliers : intégration, innovation et investissements
Le premier pilier stratégique est l’intégration des actifs télécoms et médias du groupe. Michel Combes évoque l’expérience forte dans la fibre entre autres au Portugal, dans les contenus en Israël ou dans les box en France. Et pour que les objectifs pratiques d’intégrations se déclinent dans les filiales, l’organisation remaniée est stabilisée autour d’une cinquantaine de dirigeants. Concrètement, par exemple, le groupe a créé Altice Procurement Company pour que l’ensemble du groupe négocie avec les fournisseurs (de Google à Apple, Cisco, Nokia, Ericsson, Huawei, Samsung…)
Sans surprise, le second pilier est l’innovation, Michel Combes prolonge son expérience chez Alcatel-Lucent, avec les Altice Labs, entités de recherche cohérentes créées à partir des compétences du groupe qui étaient jusque-là éparpillées, car issues des différentes acquisitions. "Altice va se doter des Altice labs pour rassembler ses ingénieurs – environ 2000 après les acquisitions américaines, ndlr -, explique Michel Combes. Au Portugal, en France, en Israël, en République Dominicaine et bientôt aux USA." Tel Aviv et ses 2200 salariés constituent le cœur de la compétence de l’entreprise sur le contenu. Avec 60% de part de marché de la télévision payante dans son pays, elle diffuse du contenu, mais surtout en produit et innove aussi dans les technologies associées.
Portugal Telecom, lui, dispose d’une entité dédiée à l’innovation (Portugal Telecom Innovation). Et la France héberge évidement les ressources historiques de SFR. "Nous créons des flux de collaboration internationaux", précise Patrice Giami, COO Altice International. Et comme chez Alcatel-Lucent, les Altice Labs joueront l’open innovation en particulier avec des start-up et des universités. "Sur les cœurs de métier actuels d’Altice, mais aussi sur ce que le groupe pourrait faire demain dans la e-santé, le e-payment, mais aussi le e-banking," continue le COO.
Les infrastructures au cœur du modèle économique
"Nous sommes propriétaires de nos infrastructures, a insisté Michel Combes. Elles sont au cœur de notre modèle économique." Et c’est le troisième pilier de la stratégie. Le président de SFR a rappelé que globalement, Altice investissait 4 milliards d’euros dans ses infrastructures. Un montant qui va encore augmenter.
L’occasion pour SFR d’évacuer plusieurs sujets qui fâchent depuis l’acquisition de SFR, de Portugal Telecom et des câblo-opérateurs américains Suddenlink et Cablevision. Selon Michel Combes, la dette n’est absolument pas un frein aux investissements dans le réseau. "Elle représentera 4,5 fois l’Ebitda après les acquisitions américaines qui restent à valider, précise-t-il. C’est un ratio classique dans le secteur. De plus, nos principales échéances arrivent au-delà de 2021." De son côté, Dexter Goi, DG d’Altice a assuré que le groupe ne devrait pas se lancer dans un nouveau rachat prochainement.
Premier levier, la relance des investissements
SFR se donne quatre priorités pour arriver à ses fins. La relance des investissements est en première ligne. "SFR a pris un retard inexcusable", reconnaît Michel Combes. Même pour cela, il blâme Vivendi qu'il appelle le "précédent actionnaire". Désormais l’opérateur va procéder à des investissements massifs dans la 4G et dans la fibre. "On a mis en route la machine pour livrer 2 millions de prises par an, explique-t-il. Le plan France THD sera une réussite du gouvernement grâce à SFR. Les collaborateurs sont fiers de faire de la France un territoire plus compétitif." Un des nombreux signes faits durant la présentation à des employés que l’on a aussi dit très malmenés par la fusion SFR.
Deuxième levier, l’opérateur veut reprendre en main l’expérience de ses clients. Depuis un an, le mécontentement résonne aux oreilles de l’opérateur. Il répond en commençant par rationnaliser ses marques derrière le nom principal SFR. Troisième levier, SFR veut se différencier des autres. Et pour cela, il estime avoir déjà une longueur d’avance grâce au contenu. "C’est une ambition forte qui s’appuie sur notre imposant savoir-faire en Israël", explique Michel Combes. Pour le président de SFR, qui plus est, le groupe désormais présent sur 16 "territoires" dont les Etats-Unis va attirer davantage de partenaires sur le contenu, car ces derniers auront un marché potentiel bien plus grand.
Enfin, dernier levier et non des moindres : le retour à une entreprise saine qui "retrouve la confiance de ses clients, de ses collaborateurs, de ses partenaires, affirme le président de SFR. le dirigeant. Pour ces derniers, il était indispensable de remettre à plat les structures de couts qui dataient d’une époque où le marché des télécoms était totalement différent. Aujourd’hui, on ouvre de nouveaux horizons à nos partenaires, avec les Etats-Unis, par exemple."
Pendant les transactions, les acquisitions, les pertes de confiance des clients, des partenaires des collaborateurs, l’innovation continue. C’est ce qu’a voulu démontrer l’opérateur avec sa nouvelle box fibre associée à un service de SVOD qui a ponctué la présentation de la stratégie.
SFR veut faire de Zive sa preuve par l’exemple. Lancée avec sa SVOD le 17 novembre, la Zive sait diffuser de l’Ultra HD 4K, se connecter en wifi (1,7 Gbps théoriques), en bluetooth et même NFC, compte 8 tuners…
Une box quadruple play qui cache à peine un futur hub pour les objets connectés de la maison. Inclus pour les clients avec des offres haut de gamme, la SVOD coûtera 9,99 euros par mois.
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