Microsoft s'essaie au stockage dans l'ADN synthétique... concurrence dans le cloud oblige
Microsoft a commandé 10 millions de brins d'ADN synthétique à Twist, un tout jeune industriel américain spécialisé dans le domaine.
Rien à voir avec la recherche médicale, le géant de Redmond veut tester cette nouvelle technique de stockage.
Pour les acteurs du cloud, l'enjeu du stockage durable des masses de données est colossal.
Emmanuelle Delsol
Que peut bien vouloir Microsoft en achetant 10 millions de brins d’ADN synthétique à la jeune pousse américaine Twist ? Point de recherche médicale par l'exploitation des données génétiques, contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier abord. Dans cette opération, tout est affaire de stockage, comme l’explique Spectrum IEEE, le site de l’organisme de standardisation.
Les technologies actuelles atteignent déjà leur limite lorsqu’il s’agit de conserver, qui plus est durablement, les quantités pharaoniques de données brassées par le numérique.
Mille milliards de gigaoctets dans un gramme d'ADN
Microsoft a restructuré des données qui auraient dû finir dans un bon vieux fichier, sous forme de combinaison des molécules bases de l’ADN, (adénine, cytosine, guanine et thymine). Comme précise l’article, Twist a ensuite fabriqué les brins synthétiques à partir de ces séquences. Le tour est joué. Ou presque. "En tant que moyen de stockage, la matériel génétique est non seulement durable mais aussi extraordinairement compact. Un seul gramme d’ADN peut stocker un zettaoctet, soit un mille milliards de Go…"
Encore imprécis et cher, mais...
Les techniques de stockage sur ADN frétillent dans les laboratoires depuis plusieurs décennies, et ont fait de gros progrès ces derniers mois. Mais des freins demeurent. Comme le taux d’erreur au codage et au décodage, et le coût. Même si, rappelle Spectrum IEEE, décoder le génome humain ne coûte plus qu'un millier de dollars. Twist ne fait d’ailleurs pas que dans le stockage, loin de là. C’est un véritable industriel de l’ADN synthétique comme le racontait en décembre 2015 à Spectrum IEEE sa fondatrice, Emily Leproust. Mais en 2016, la jeune pousse est passée en phase de production et de distribution.
Un brin de concurrence dans le cloud
Pour tous les grands du numérique, en particulier les acteurs du cloud, le stockage des données dans les datacenters est déjà un véritable enjeu de concurrence. Ce dernier, la puissance économique des entreprises concernées et l’industrialisation du processus pourraient lever les obstacles. Et la victoire, elle, pourrait se jouer à un brin…
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