Google a mis un terme à son projet de lunettes de réalité augmentée Iris
Google ajuste sa stratégie dans les technologies immersives. Son projet de lunettes de réalité augmentée a été mis au placard en faveur du développement de deux systèmes d'exploitation qui seront proposés aux constructeurs tiers, comme Samsung. L'idée est de reproduire le succès qu'a eu Android dans les smartphones.
Julien Bergounhoux
Google a mis fin à son projet de lunettes de réalité augmentée Iris, rapporte Business Insider le 27 juin. En développement depuis plusieurs années, il aurait été annulé en début d'année après des licenciements et réaffectations dans ses équipes, dont le départ de Clay Bavor, qui dirigeait la division AR/VR de l'entreprise.
Google se concentre désormais sur le développement de plateformes logicielles à destination des fabricants d'appareils électroniques, comme ce qu'il fait pour les smartphones avec Android. Samsung a notamment annoncé en février qu'il travaille sur une "expérience XR" en partenariat avec Google et Qualcomm.
Abandon du projet de lunettes hérité de North
L'existence du projet Iris avait été précédemment dévoilée en janvier 2022, mais il était présenté à l'époque comme un casque de réalité mixte du même genre que ce que propose Meta avec ses appareils Quest, ou Apple avec son Vision Pro. D'après Business Insider, cette description était erronée, l'appareil en question correspondant au projet avec Samsung évoqué plus haut.
Le projet Iris aurait au contraire été plus proche de simples lunettes de vue, et serait né sur la base de la technologie de North, une start-up canadienne rachetée en 2020. Il est probable que leurs fonctionnalités de réalité augmentée aient été limitées, étant donné les contraintes technologiques actuelles.
Reproduire le succès d'Android avec les smartphones
Si Google a laissé tomber le volet hardware, il n'abandonne donc pas le marché pour autant et va chercher à reproduire sa stratégie gagnante dans les smartphones. Une version modifiée d'Android est en préparation dans le cadre de son partenariat avec Samsung, et une autre équipe planche sur un système d'exploitation plus léger pour d'éventuelles lunettes de réalité augmentée (dont le format implique des performances réduites).
Cette équipe est menée par Mark Lucovsky, vétéran de Microsoft et transfuge de Meta, pour le compte duquel il travaillait déjà sur un "micro-OS" pour des lunettes de réalité augmentée avant que le projet ne soit "dépriorisé". La maison-mère de Facebook compte néanmoins sortir de premières lunettes de réalité augmentée avant 2025.
Un précédent échec avec Daydream
Outre cette concurrence de taille, couplée à celle d'Apple qui vient enfin de mettre un pied dans l'arène, Google aura fort à faire pour convaincre les constructeurs de reproduire le schéma mis en place avec Android. Celui-ci n'a en effet pas toujours été à leur avantage...
Il faut rappeler par ailleurs que Google n'en est pas à son coup d'essai. L'entreprise avait sorti une plateforme de réalité virtuelle basée sur Android en 2016 : Google Daydream. L'objectif était dans un premier temps de contrer le partenariat d'Oculus (alors filiale de Facebook) avec Samsung qu'incarnait le Gear VR, un accessoire dans lequel pouvait se glisser un smartphone Galaxy S ou Galaxy Note.
Mais ce type d'usage à base de smartphone arrivait déjà à sa fin. Google avait ensuite chercher à prendre le dessus dans les casques tout-en-un, mais le Lenovo Mirage Solo n'avait pas su lutter contre l'Oculus Go. HTC ayant choisi de continuer sa route seul, aucun autre constructeur n'avait été tenté par la plateforme, et Google avait fini par abandonner Daydream en 2019.
Saura-t-il faire mieux cette fois-ci ? Il devra en tout cas investir sérieusement dans les contenus pour ne pas se retrouver à nouveau en situation d'échec, d'autant que l'expérience Stadia aura sans doute refroidi un certain nombre de développeurs tiers.
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