Montpellier, terre d’élection des industries créatives et culturelles

Huit lauréats de "La Grande Fabrique de l’Image" développent des projets autour de Montpellier, dont la métropole mise sur les Industries culturelles et créatives (ICC). Ces lauréats couvrent toute la palette de l’appel à projets – studios de tournage, studios de production numérique, formations – et portent la promesse d’au moins 2000 emplois.

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Montpellier, terre d’élection des industries créatives et culturelles

Huit des 68 lauréats de "La Grande Fabrique de l’Image" du plan France 2030, annoncés le 19 mai, se positionnent à Montpellier et alentours. Leurs dossiers cochent toutes les cases de l’appel à projets national : studios de tournage, studios de production numérique (animation, effets spéciaux, jeu vidéo) et écoles.

La jolie récolte a réjoui le président de la Métropole de Montpellier Michaël Delafosse, qui a réuni les lauréats au centre d’art contemporain MOCO lundi 22 mai. "Nous sommes la métropole de France avec le plus de lauréats. Ces projets signifient au moins 2000 emplois sur le territoire. Les ICC sont une composante majeure du développement économique. Nous devons travailler sur une marque, une identification forte des ICC pour faire venir les compétences et les projets."

La filière dépasserait à ce jour 3 000 emplois et 850 établissements sur le territoire. Si la Grande Fabrique de l’Image est dotée de 350 millions d’euros, les subventions individuelles aux projets ne sont pas encore connues. "Les enveloppes seront attribuées en octobre", assure Michaël Delafosse.

Plateaux de tournage en Hérault

Deux studios de tournage sont labellisés. Déjà présent depuis quatre ans à Vendargues avec 16 000 m2 de plateaux et des infrastructures de post-production et effets visuels numériques, France Télévisions Studio veut y développer un studio de 8 000 m2 de plateaux "encore plus ambitieux".

Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, souligne dans un communiqué : "Le projet donnera un élan décisif à notre implantation en Occitanie pour en faire des studios aux capacités élargies et à la pointe de l’innovation." Le second projet est privé : chiffré à 180 millions d’euros, Pics Studio est porté par les groupes GGL et Spag, aménageur et promoteur basés à Montpellier.

L’ensemble comprend notamment 12 plateaux de tournage, trois datacenters, un campus de formation, des salles de post-production, montage et projection et des écolodges..., répartis à Saint-Gély-du-Fesc, Pérols et Fabrègues, en "étoile" autour de Montpellier. "Les permis de construire sont obtenus à Pérols, en cours à Saint-Gély-du-Fesc et nous n’en avons pas besoin à Fabrègues", précise le directeur immobilier Jacques Vienne.

L’achèvement des infrastructures est planifié pour 2025 et l’écosystème estimé à "1 500 à 2 000 emplois, selon le directeur d’exploitation Sébastien Giraud. D’autres lauréats viendront s’implanter chez nous comme The Yard, ArtFX, Dark Matters, Titra Films et Défi Production."

Implantation de studios de production

Deux studios parisiens d'effets spéciaux s’implantent à Montpellier : Mathematic et The Yard (qui a travaillé sur le nouvel Indiana Jones et obtenu un César pour Notre-Dame Brûle de Jean-Jacques Annaud). "Nous ouvrons à Montpellier début juillet avec une dizaine de personnes, indique Laurens Ehrmann, président de The Yard (100 personnes). Nous pensons monter assez vite à 50. Aujourd’hui, il y a plus d'emplois que de candidats, les entreprises doivent aller chercher les talents. L’attractivité de Montpellier est assez équivalente à celle de Paris. Ce sont les projets qui font la différence."

Outre Montpelier, The Yard programme de futures ouvertures à Rennes et Angoulême et son effectif global devrait monter autour de 350 personnes, dont 50 à 80 dans chaque antenne hors Paris. De son côté, le studio Mathematic (150 personnes) a installé une dizaine de personnes à Montpellier, compte doubler l'effectif cette année et passer d'ici quatre ans à 100 personnes.

L’équipe investira à terme des ateliers de "La Cité Créative", quartier montpelliérain en développement destiné par la Métropole à recevoir les acteurs des ICC. Enfin, The Game Bakers (fondé en 2010) fait partie des "six projets les plus structurants" en jeux vidéo selon le ministère de la Culture. Son projet porte sur "le doublement des lignes de production et un positionnement stratégique sur des jeux AAA" (budgets de développement et promotion les plus élevés).

Former les talents

Trois écoles ont décroché une labellisation : ArtFX, Travelling et AudioWorkshop. ArtFX forme déjà 110 diplômés par an aux effets spéciaux, l’animation et aux jeux vidéo à Montpelier (autres campus à Lille et Enghien-les-Bains). "Nous souhaitons lancer de nouvelles formations et étendre l’école, indique le directeur général Simon Vanesse. Nous envisagerons de passer de 600 étudiants par an à 800."

ArtFX a noué un partenariat avec The Yard. Même volonté de grandir pour Travelling, présent à Mauguio, près de Montpellier, et Sète. "Nous sommes arrivés en 2017, en même temps que la série ‘Demain nous appartient’. Nous avons 290 élèves en formation initiale, 120 en formation professionnelle. Nous voulons changer d’échelle, doubler ce nombre et créer des formations à la production virtuelle", informe le directeur Laurent Mesguich. Pour sa part, Audio Workshop veut créer le "premier centre de formation d'excellence aux métiers du son pour l'image et le jeu vidéo" et lancer de nouvelles formations.

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