Mosa Meat lève 85 millions de dollars pour industrialiser la production de viande artificielle
La start-up Mosa Meat fabrique de la viande de boeuf en laboratoire. Elle vient de clôturer un cycle de financement d'un montant de 85 millions de dollars, auquel le CEO de Just Eat Takeaway.com a participé. Elle espère rapidement lancer la phase de commercialisation de son produit, à destination des restaurants gastronomiques dans un premier temps.
La start-up Mosa Meat, spécialisée dans la viande de laboratoire, vient d'annoncer la troisième et dernière clôture de 10 millions de dollars de son financement de série B. Elle porte à 85 millions de dollars le total des fonds collectés lors de ce tour de table.
Cette série B est dirigée par Blue Horizon Ventures, un fonds de technologie alimentaire situé au Luxembourg. L'entreprise néerlandaise Nutreco, spécialiste de l'alimentation animale, et Jitse Groen, CEO de Just Eat Takeaway.com, ont également participé à ce nouveau tour de table. La dernière levée de fonds de Mosa Meat remonte à 2018, pour un montant de 7,5 millions d'euros.
Passer à la phase d'industrialisation
Mosa Meat utilisera ces nouveaux fonds pour agrandir son laboratoire de production situé à Maastricht aux Pays-Bas, ville où se situe son siège social, et industrialiser son processus de fabrication. La jeune pousse prévoit également des recrutements.
Mosa Meat a été fondé en 2015 par Mark Post, professeur de physiologie vasculaire à l'université de Maastricht, et Peter Vestrate, qui a occupé plusieurs postes dans l'industrie de la viande. Ils sont à l'origine de l'un des premiers steaks cultivés en laboratoire présenté en 2013, qui aurait coûté 325 000 dollars financé en partie par Sergey Brin, cofondateur et ancien président d'Alphabet.
A partir de cellules souches
La technique utilisée par l'entreprise est assez classique dans le secteur de la viande cultivée. La première étape consiste à prélever quelques cellules souches d'un animal, un bovin en l'occurrence. Ce prélèvement est fait par un vétérinaire et ne cause aucune douleur, affirme Mosa Meat.
Ces cellules souches sont ensuite mises en culture dans un bioréacteur qui reproduit les mêmes conditions qu'à l'intérieur du corps de l'animal. Elles forment une fibre musculaire, appelée "myotube", et une fois placées dans le gel, elles prennent progressivement du volume pour devenir un petit morceau de tissu musculaire. Il faut environ 20 000 fibres musculaires pour fabriquer un seul steak.
Mosa Meat prévoit de commercialiser sa viande cultivée en Europe en 2021, sous réserve d'obtenir les autorisations réglementaires nécessaires. Elle sera d'abord réservée aux restaurants gastronomiques puis sera proposée dans les supermarchés. Le prix du produit n'est pas communiqué par la société.
Un marché juteux
Si Mosa Meat s'intéresse à la viande cultivée ce n'est pas que pour répondre à des préoccupations environnementales. Le marché de la "lab meat" devrait atteindre 140 milliards de dollars d'ici 10 ans, selon les prévisions de Blue Horizon Corporation, entreprise qui investit massivement dans les protéines alternatives.
Ce secteur attire donc de nombreuses entreprises, parmi lesquelles la start-up israélienne Aleph Farms semble être l'une des plus avancées. Elle a récemment signé un accord avec le géant japonais Mitsubishi pour introduire sa viande de bœuf au Japon.
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