[MWC 2017] Netflix adopte le codec vidéo de Google pour une meilleure qualité sur smartphones
Netflix pense à ses utilisateurs mobiles et veut le leur faire savoir. L'entreprise adopte le codec vidéo open source VP9, créé par Google, pour compresser au maximum la bande passante nécessaire à la bonne diffusion de ses contenus. L'objectif : augmenter la qualité d'image dans les conditions de connexion les plus difficiles. Des travaux qui faciliteront aussi la visualisation de contenus HDR sur les derniers smartphones du moment.
Julien Bergounhoux
Netflix n'a pas de stand au Mobile World Congress (MWC) 2017, mais il n'est pas complètement absent malgré tout. L'entreprise a invité quelques journalistes à la rejoindre dans une villa louée pour l'occasion sur les hauteurs de Barcelone afin de parler de ses dernières innovations en matière de mobilité. Au coeur des préoccupations du fournisseur de vidéo à la demande par abonnement se trouve la qualité de l'image reçue par ses utilisateurs dans les zones ou la connexion n'est pas idéale. Pour garantir une meilleure qualité d'image, Netflix a choisi d'adopter le codec open source VP9 mis au point par Google. Un codec (codeur - décodeur) permet de compresser un signal audiovisuel pour réduire sa taille de fichier ou, en l'occurrence, la bande passante nécessaire pour le transmettre jusqu'à l'utilisateur sur le réseau.
Priorité aux usages mobiles
La présentation était effectuée par Todd Yellin, VP of Product chez Netflix. Il s'occupe avec ses équipes de l'interface utilisateur des applications Netflix, qui va des images de prévisualisation aux méthodes de contrôle (souris et clavier, tactile, télécommande de smart TV...) en passant bien sûr par les algorithmes de recommandation. Il a commencé par expliquer pourquoi Netflix redouble d'efforts en matière de mobilité. "La majorité des heures de contenu visionnées par nos utilisateurs est encore sur la télévision, mais la consommation sur smartphone est celle qui connaît la plus forte croissance", a-t-il expliqué.
Et contrairement aux idées reçues, les contenus les plus consommés de cette façon ne sont pas spécialement courts : il s'agit des séries télévisées ("dramas") du type de "Stranger Things" ou "Daredevil". Dernier point : Netflix a aujourd'hui une couverture mondiale (130 pays supplémentaires sont couverts depuis janvier 2016), ce qui implique que dans un certain nombre d'entre eux, les smart TVs ne sont pas très répandues. Trois pays regardent d'ailleurs plus de contenus sur smartphones et tablettes que sur la télévision : l'Inde, mais aussi la Corée du Sud et le Japon, deux pays très développés.
Optimiser le streaming adaptatif
L'utilisation d'un meilleur codec renforce l'une des fonctionnalités clés de Netflix, le streaming adaptatif, qui fait varier le niveau de qualité d'une image en fonction de la bande passante disponible pour éviter l'arrêt de la vidéo le temps que les informations arrivent. Le streaming adaptatif reste aussi l'expérience utilisateur recommandée par Netflix, malgré le lancement en novembre dernier de la fonctionnalité de téléchargement des vidéos pour une visualisation hors ligne. L'entreprise a révélé que les trois pays qui téléchargent le plus pour le moment (trois fois plus qu'ailleurs) sont l'Inde, la Malaisie et les Philippines.
Pour garantir une qualité de streaming optimale, Netflix adapte déjà la bande passante nécessaire en fonction des séries que regardent ses clients. Une série animée comme Bojack Horseman, par exemple, n'a pas besoin d'autant de bande passante qu'un Breaking Bad. Grâce à son implémentation du codec VP9, l'entreprise va plus loin en adaptant la bande passante à chaque scène, chaque image qu'elle diffuse. Le résultat, présenté sur des smartphones de démonstration, est assez frappant.
Le HDR débarque sur smartphones
Une série devient "regardable" même avec une bande passante inférieure à 200 Kbit/s. Netflix travaille actuellement pour convertir toutes ses séries dans ce format, qui devrait être lancé officiellement d'ici deux à trois mois. Autre bénéfice de cette efficacité accrue : l'arrivée du HDR, dont une démonstration était faite sur des smartphones LG G6 au format 18:9 (seuls quelques contenus sont disponibles dans ce format pour le moment, mais d'autres vont venir d'après Netflix).
Le HEVC n'est pas hors jeu
Questionné par L'Usine Digitale sur l'utilisation du codec concurrent HEVC (au coeur du H.265), Ioannis Katsavounidis, senior research scientist chez Netflix, a précisé qu'il est aussi utilisé par l'entreprise dans certains cas précis. Les deux codecs ont des performances sensiblement similaires d'après lui, et le choix de prioriser le VP9 pour les usages mobiles (smartphones et tablettes) est principalement motivé par le fait qu'il est inclus de base au coeur d'Android et que son utilisation est gratuite car il n'est pas sujet à des droits de licence.
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