N2F lève 24 millions d’euros pour dématérialiser la gestion des notes de frais

La start-up française N2F, qui développe une application de gestion des notes de frais pour les PME et ETI, a bouclé un financement de 24 millions d’euros auprès de PSG Equity. Ce premier tour de table servira à aller chercher de nouvelles parts de marché à l’international, à recruter 200 salariés et à continuer de développer Keeple, un logiciel de gestion RH, dernier produit de l’entreprise.

Partager
N2F lève 24 millions d’euros pour dématérialiser la gestion des notes de frais

N2F, une start-up française de la fintech qui développe un logiciel SaaS de gestion des dépenses professionnelles, a annoncé ce lundi 6 février avoir obtenu 24 millions d’euros de financement auprès de PSG Equity.

L’entreprise a été fondée en 2015 à Bourg en Bresse, à 80 km de Lyon, par Nicolas Dubouloz et Jean-Joseph Reslinger, deux ingénieurs en développement spécialisés dans les applications mobiles. Les deux hommes ont passé plusieurs années "en mode garage", n’embauchant leur premier salarié qu’en 2019.

Gérer les notes de frais quatre fois plus rapidement

La start-up en compte aujourd’hui 90 et assure être rentable depuis trois ans (sans pour autant communiquer son chiffre d’affaires). D’où cette jolie première levée, qui devrait lui permettre d’accélérer le déploiement de sa solution à l’international, de recruter 200 salariés au cours des cinq prochaines années dans la tech et le marketing (40 postes sont déjà ouverts) et d’investir dans le développement de nouveaux produits.

L’application N2F est disponible sur le web et sur mobile. Elle dématérialise la saisie des notes de frais et permettrait de réaliser cette tâche laborieuse et chronophage quatre fois plus rapidement.

Pour les salariés, exit le calvaire du fichier Excel à remplir en fin de mois et à transmettre au manager avec les justificatifs triés. Une fois prises en photo, les factures (tickets) sont automatiquement archivées puis transmises à la comptabilité et peuvent donc être jetées.

Scan intelligent et logiciel anti-fraude

Pour le service compta, qui peut passer beaucoup de temps à gérer ce process, le gain est d’autant plus important.

Une technologie de scan intelligent repère et surligne le prix, la date, les TVA, le litrage dans le cas d’un achat de carburant ou encore le fournisseur, sur chaque justificatif, puis ces derniers sont injecté dans le logiciel utilisé par le client. Nicolas Dubouloz affirme qu’elle fonctionne avec tous les logiciels comptables européens.

De plus, grâce à une technologie d’IA anti-fraude intégrée, surtout utilisée par les grosses entreprises, le système détecte les dépenses suspectes et alerte l’entreprise avec un scoring sur chacune, détaillant les raisons du doute.

Si les PME et les ETI sont le cœur de cible, le logiciel est adaptable aux TPE et à toute entreprises dans la limite de 100 000 collaborateurs, et il s’adapte à leurs divers besoins. “Dans le cas d’une petite entreprise, il faut que le logiciel soit très simple et efficace, alors qu’un très grand groupe a besoin de workflows différents, de plafonds, de multi entités légales et de devises multiples. La force de N2F, c’est que la solution s’adapte aux clients et non l’inverse“, explique le fondateur. Les entreprises paient un abonnement mensuel, business model classique du SaaS, qui démarre à 3,90 euros.

20 millions de clients potentiels en Europe

La start-up affirme qu’elle traite 1 million de notes de frais par mois pour plus de 10 000 clients dans 86 pays. Parmi eux, Suzuki, Holidu, Breitling ou encore Iliad. “Grâce à une conversion automatique selon le taux de change de référence sur plus de 160 devises et à un logiciel disponible en onze langues, nous réalisons 35% de notre CA à l’international, principalement en Europe“, précise le fondateur.

La start-up est loin d’être la seule sur ce créneau. Il est aussi investi par Spendesk, Mooncard ou encore Pleo, qui à la différence de N2F, gèrent les dépenses et leur traitement comptable par le biais d’une carte bancaire. Conscient de l’aspect concurrentiel du marché, Nicolas Dubouloz se veut confiant, estimant qu’il y a de la place pour tout le monde.

“En Europe, il y a 20 millions d’entreprises qui sont de potentiels clients pour nous. On se fixe pour objectif d’en onboarder 100 000 et on laissera les 19 900 000 restantes aux autres, on est partageurs“, plaisante le PDG. Il se targue tout de même de se démarquer grâce à “un ADN très tech ayant apporté de belles innovations comme le système anti fraude, mais surtout par le fait d’être une fintech à la campagne, n’ayant pas bénéficié de l’écosystème parisien, rentable et avec 0% d’offshore.

Horizons RH

Ce financement permettrait aussi à l’entreprise de poursuivre le développement de nouveaux produits, en particulier de Keeple, sa suite RH lancée l’année dernière, qui dématerialise le suivi des absences, congés et heures supplémentaires des salariés. L’idée est d’y ajouter une fonction de gestion des entretiens professionnels en 2023. Keeple serait déjà utilisé par plusieurs centaines de clients, dont beaucoup avaient déjà adopté N2F.

SUR LE MÊME SUJET

Sujets associés

NEWSLETTER L'Usine Digitale

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

ARTICLES LES PLUS LUS