Netflix et la grande distribution ont un problème en commun...
Netflix accélère côté production de programmes originaux en doublant en un an le nombre de séries produites.
Comme tout distributeur, Netflix a besoin de s'émanciper de ses fournisseurs pour assoir sa position. D'autant qu'il ambitionne d'être un acteur global, présent dans 200 pays.
D'où un mix entre global et local, qui fait applaudir Marseille avec Depardieu, de New York à Pékin, tandis que les Français regardent Narcos ou House of cards.
Ce n'est pas parce qu'on met à disposition des produits de l'industrie culturelle sur Internet en ayant développé un algorithme de recommandation de luxe qu'on n'a pas les mêmes problèmes que l'hypermarché du coin !
La preuve avec Netflix qui, pour s'émanciper des producteurs traditionnels, a choisi de se lancer dans la production. Car tout distributeur dépend toujours du bon vouloir du secteur amont. Qu'il décide de les déréférencer et les rayons sont vides.
Des productions multipliées par deux
Confronté à ce problème, le spécialiste de la vidéo à la demande a annoncé qu'il produirait en 2016 31 séries originales contre 16 cette année. C'est ce qu'a annoncé Ted Sarandos, le directeur des contenus, lors d'une conférence à New York.
Netflix produira aussi dix nouveaux films l'an prochain - après le coup d'essai de Beast of no nation - et annonce 30 programmes pour enfants, 12 documentaires et 10 spectacles d'humour. Ce choix est coûteux : le film War Machine avec Brad Pitt est estimé à 60 millions de dollars ! Mais c'est un coût qu'il faut comparer à celui des productions achetées à une poignées d'entreprises qui pourraient être tentées d'augmenter leurs tarifs, puisque l'acquisition de nouveaux films est stratégique pour Netflix et les autres plateformes de VOD, sur le modèle de ce qui se passe en matière des droits de retransmission des matchs de football. Les grands événements qui mobilisent des audiences sont rares, et ce qui est rare est le plus souvent cher...
Bienvenue au club
En produisant lui même, Netflix espère faire retomber la pression que les producteurs historiques pourraient être tentés de lui mettre, selon le principe bien connu du "retenez moi ou je fais un malheur". Cette stratégie présente en outre un avantage marketing : l'effet club. Etre abonné à Netflix c'est l'assurance d'avoir accès à des séries qui font parler d'elles et qui ne sont pas visibles par tous.
Une des singularités de Netflix que l'entreprise devrait continuer de développer concerne le choix de multiplier les productions réalisées localement qui sont ensuite commercialisées dans le monde entier. C'est le modèle qui a été retenu pour Marseille avec Gérard Depardieu, qui devrait être proposée courant 2016.
Depardieu en Chine
Même le spectateur de Pékin ou de Shanghaï devrait décrouvrir les charmes de la cité phocéenne. Parallèlement, Netflix a indiqué vouloir accélérer son développement international. Présent pour le moment dans une cinquantaine de pays, Netflix ambitionne de proposer ses services dans 200 pays fin 2016, Chine comprise.
C'est dire que Netflix multiplie les actions pour être un leader mondial. Pour pouvoir, une fois cette place atteinte, dicter ses conditions au marché, comme les géants de la grande distribution ?
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