Nokia va renforcer son activité de R&D en France
L'équipementier finlandais fait partie des industriels qui étaient présents au sommet Choose France à Versailles, autour d'Emmanuel Macron. Il a promis la création de plusieurs centaines emplois d'ici huit ans en Bretagne et en région parisienne, tandis qu'il est en train de réduire la voilure dans plusieurs de ses filiales hexagonales.
Nokia a annoncé le 15 mai, dans le cadre du sommet Choose France, qu'il allait "renforcer sa présence en France pour développer la 5G avancée et la 6G". L'équipementier télécoms affiche sa "volonté de créer jusqu’à 500 emplois en R&D sur les 5 à 8 prochaines années sur les sites de Paris-Saclay et Lannion", en Bretagne.
Restructurations chez Alcatel-Lucent et RFS
Nokia ne fournit aucun détail supplémentaire sur son projet. Mais l'annonce intervient alors que l'équipementier finlandais est en train de supprimer des postes au sein de sa filiale Alcatel en France. L'hebdomadaire Marianne a appris qu'un projet de rupture conventionnelle collective portant sur 173 postes était ouvert et en négociation avec les partenaires sociaux. Nokia a racheté Alcatel-Lucent en 2016. La société fournit des solutions de connectivité et de cloud pour les entreprises.
Par ailleurs, une autre filiale de Nokia, RFS, qui fabrique des antennes paraboliques, va fermer ses usines en France, à Lannion et en région parisienne, entraînant 165 suppressions de postes, nous apprend France Bleu.
Nouveau plan stratégique
Ces restructurations combinées à l'annonce de créations de postes en R&D illustrent la mise en œuvre du nouveau plan stratégique de Nokia, présenté en mars dernier au Mobile World Congress. Celui-ci repose sur l'augmentation de sa part de marché auprès des opérateurs télécoms, la progression du segment entreprises dans son mix clients, le développement sur d'autres secteurs que celui des terminaux mobiles, l'investissement dans la R&D, et les modèles économiques "as a service".
L'investissement dans la recherche est donc l'un des piliers de la nouvelle stratégie. Elle est menée au sein des Nokia Bell Labs, les laboratoires de recherche industrielle du groupe, qui travaillent notamment sur la 6G, et dont une implantation est présente à Paris-Saclay. Le laboratoire parisien se concentre sur la 5G, la 6G, le "slicing" de réseau, les logiciels pour les réseaux télécoms, la fibre optique, la photonique, la robotique, et l'intelligence artificielle.
Focus sur la 5G advanced
La "5G avancée" mentionnée par Nokia dans son projet de développement en France correspond à une évolution du standard de communication mobile, qui promet d'améliorer les débits, la latence, la gestion du réseau et sa consommation d'énergie, en s'appuyant notamment sur l'IA. Quant à la 6G, elle devrait être normalisée par le 3GPP à partir de 2026, pour un lancement commercial aux alentours de 2030.
13 milliards d'euros d'investissements étrangers (28 implantations ou extensions de sites industriels) ont été annoncés lors de la sixième édition du sommet Choose France, en présence d'Emmanuel Macron qui en a fait l'un de ses chevaux de bataille. Le président de la République a reçu plus de 200 grands patrons à Versailles, parmi lesquels Elon Musk, mais surtout des géants comme ArcelorMittal, Ikea ou encore Pfizer.
