Non, le conseil fédéral suisse ne veut pas stopper le déploiement de la 5G
Dans un entretien à nos confrères de Mobile World Live, des représentants de l’Office de l’environnement (Ofev) suisse ont indiqué qu’ils n’entendaient pas ordonner une pause dans le déploiement de la 5G au niveau fédéral. Les moratoires locaux freinent néanmoins l’installation des infrastructures, sur fond de craintes de manifestants quant aux risques de cette norme pour l’environnement et la santé.
La 5G déchaîne les passions de l’autre côté des Alpes. Comme en France, des mouvements citoyens se créent pour tenter d'interdire tout déploiement de la 5G en Suisse, par crainte pour l’environnement et la santé humaine. Mais les responsables fédéraux en charge de l’environnement ont indiqué à nos confrères de Mobile World Live jeudi 13 février 2020 que la rumeur comme quoi ils s’apprêteraient à prohiber les futures installations d’infrastructures est "infondée".
LE POTENTIEL DE LA 5G BRIDé
L’Office fédéral de l’environnement (Ofev) affirme même avoir communiqué aux 26 cantons la marche à suivre dans le but d'autoriser cette nouvelle norme de téléphonie mobile… et de choisir les antennes correspondant à leurs besoins spécifiques. Si l’institution acte que des "cantons et municipalités" ont exigé un moratoire sur la question, elle assure qu’aucune consigne n’a été donnée au niveau national. Une manière de laisser entendre que les installations d’antennes et de stations de bases devraient donc bien se poursuivre.
Pour autant, la Confédération a décidé samedi 15 février 2020 de reporter les directives techniques qu’elle avait préparées à l’attention des cantons pour rehausser les seuils maximum en matière de puissance d'ondes. La 5G devrait ainsi être bridée et ne pourra pas libérer tout son potentiel tant que les règles ne seront pas modifiées. C’est précisément ce manque de prise de position claire au niveau gouvernemental que dénoncent les opposants, qui ont une nouvelle fois manifesté au mois de janvier.
LES AMBITIONS SUISSES FREINéES SOUS LA PRESSION DE LA RUE
Un rapport paru en novembre 2019, qui n’a pu écarter définitivement les risques sanitaires de cette technologie, a mis le feu aux poudres. Sous la pression de la rue, toute décision concernant l’autorisation des antennes adaptatives – et celles-là seulement –, qui offrent la possibilité de diriger des ondes radios vers l’utilisateur directement plutôt que de manière diffuse, devrait être ajournée jusqu’à ce que des études scientifiques viennent dissiper les inquiétudes émanant de la société civile.
Les équipements existants, dont le déploiement a commencé en avril 2019 après que les opérateurs télécoms helvétiques – Swisscom, Sunrise et Salt – ont déboursé 357 millions d’euros lors d’enchères, ne sont pas remis en cause. Alors que ceux-ci promettaient de couvrir 90% du territoire en décembre 2019, les moratoires engagés à l’échelon local ont clairement freiné leurs ambitions. Un revers pour la Confédération qui, souvent raillée pour son conservatisme, entendait bien prouver sa modernité en devenant l’un des premiers pays occidentaux entièrement couvert en 5G… après les micro-Etats de Monaco et de Saint-Marin, qui ont profité de leur petite taille pour s’octroyer ce titre il y a un an déjà.
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