« Nous avons une opportunité rare et la responsabilité en tant qu’entreprise technologique de pouvoir impacter positivement le monde de demain », Karine Picard (ServiceNow)
La crise du Covid-19 a fait émerger le concept du « monde d’après », un monde toujours plus digital, mais aussi très préoccupé par les questions environnementales et sociétales. Qu’en est-il en 2022 pour les entreprises et leurs activités digitales ? Comment les enjeux d’ESG deviennent-ils prioritaires ? Karine Picard, VP Strategy, Planning and Operations EMEA chez ServiceNow, répond à nos questions pour la série « Les Facilitateurs ».
ServiceNow
\ 09h10
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En tant que VP, Strategy, Planning and Operations EMEA d’un grand groupe, qu’avez-vous observé ces dernières années de l’intérêt des entreprises pour les enjeux ESG ?
On voit bien que depuis environ deux ans, l’ESG (Environmental, Social, and Governance strategy) est un sujet pris au sérieux par toutes les strates et tous les services de l’entreprise, jusqu’aux comités de direction qui se sont emparés du sujet.
Pendant longtemps, dans ce que l’on pourrait appeler la première phase, nous avons parlé de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Il s’agissait plutôt d’un outil interne, et les organisations communiquaient sur leurs valeurs et leurs engagements, mais tout en restant très sommaires.
Nous sommes passés dans une seconde phase où l’on parle d’ESG. Il y a désormais des objectifs et des feuilles de route très détaillés puis cascadés à tous les niveaux de l’entreprise, avec une vision long terme sur trois ou cinq ans. Tout cela est encadré par une nomenclature précise édictée par l’association mondiale SASB qui établit des mesures quantifiables de la performance en matière de développement durable.
Cela pose le défi majeur de la collecte des données tant il en existe une variété et une multiplicité. Au-delà de la collecte, ces données doivent aussi être traitées et cascadées… Pour réussir cela, nous devons passer d’une récolte des données manuelle à une gestion automatisée et industrialisée.
Qu’en est-il des entreprises du digital ? Sont-elles plus ou moins sensibles à ces sujets ?
Nous avons la responsabilité d’être plus vigilants et plus sensibles que les autres à l’ESG. De nombreuses études ont montré la défiance du public vis-à-vis des entreprises technologiques, et en particulier des GAFA. Protection des données, cybermenace, pollution électronique… nous sommes attendus sur ces sujets.
Chez ServiceNow, nous considérons que notre rôle est d’alerter nos clients à ces enjeux, de les aider à mettre en place leurs projets d’ESG. Nous avons une opportunité rare et la responsabilité en tant qu’entreprise technologique de pouvoir impacter positivement le monde de demain, ne passons pas à côté !
C’est la raison pour laquelle nous avons lancé récemment une solution dédiée : « ESG Management », qui fonctionne comme un hub permettant à nos clients d’identifier, de mesurer et d’informer sur leurs initiatives ESG. Ce hub ouvert fonctionne avec un écosystème étendu ; ainsi, en France, le partenaire Aguaro mesure les émissions carbone des DSI, dont celle de Bordeaux Métropole par exemple.
Nous développons aussi des partenariats forts avec les cabinets de conseils, en particulier avec KPMG. Nous avons développé une approche conjointe, et cela permet aux entreprises d’avoir une solution rapide et facile à déployer.
Et en interne, comment ServiceNow met en place sa propre RSE ?
Toujours avec cette responsabilité en tête, nous devons donner l’exemple. Tout est mesuré, pas uniquement nos initiatives, mais aussi celles de nos partenaires et de nos fournisseurs. Ces mêmes éléments sont désormais pris en compte dans les appels d’offres.
En matière d’environnement, nous avons atteint la neutralité carbone en 2021. La moitié de cette neutralité se fait via l’achat de crédit carbone, donc nous souhaitons à terme pouvoir maintenir cette neutralité sans compensation. Nous visons le zéro net carbone pour 2030.
Il y a une autre dimension de l’ESG dont on parle moins, mais qui est pourtant primordiale chez ServiceNow, c’est le social. Nous menons beaucoup d’efforts pour promouvoir la diversité, la mixité. Nous avons lancé des programmes d’aide à la reconversion. S’ouvrir à des profils peu classiques booste notre intelligence collective.
Nous croyons aussi beaucoup aux vertus du volontariat. C’est une pratique très développée dans les pays du Nord, moins chez nous. Pourtant, nous avons débloqué 19 000 heures de volontariat cette année pour nos salariés. Cela apporte de la valeur à l’entreprise, et du sens aux salariés.
Et l’humain dans tout ça ?
L’humain est au cœur de la stratégie ESG des entreprises. Il existe en effet un lien fort entre l’ESG et la création de valeur à long terme pour les collaborateurs et les clients. Bien sûr si la démarche d’ESG n’est qu’un outil de communication, cela ne créera pas de valeur. Mais si l’on prend le temps de remettre à plat tous ses process, d’optimiser ses manières de travailler, que ce soit en matière de supply chain ou dans le choix de fournisseurs, il y a aura toujours une valeur à la clé. Les stratégies ESG sont des stratégies long-terme donc si l’on accepte de ne pas en tirer profit dans les deux ou les trois premières années, on finira gagnant. Pour les collaborateurs, c’est très motivant et cela renforce notre attractivité !
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