Nouveaux licenciements chez Prime Air : le projet de livraison par drones d’Amazon bat de l’aile
Parmi les 18 000 licenciements annoncés par Amazon début janvier, le groupe a taillé dans les effectifs de Prime Air, sa division dédiée à la livraison par drones, dont le projet bat de l'aile depuis plusieurs années.
Début janvier, Amazon a annoncé la suppression de 18 000 postes, soit 6% de ses effectifs. Le plus gros dégraissage de l'histoire de l'entreprise… mais aussi un indicateur des priorités stratégiques du géant de l'e-commerce. À quelles branches la firme est-elle la plus attachée ? De quelles divisions compte-t-elle se séparer ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’a pas hésité à tailler dans les effectifs de Prime Air, le département en charge de développer un service de livraison par drones. Mercredi, les salariés de la division ont appris le licenciement des équipes de conception, de maintenance, d'ingénierie des systèmes, de tests en vol et d'opérations de vol. La moitié des employés d’un centre de test de drones dans l'Oregon auraient également été licenciés.
Quelques mois plus tôt, les dirigeants d'Amazon avaient congédié des employés de la division matériel : Alexa et les enceintes Echo, produits robotiques et magasins physiques. Le CEO Andy Jassy avait donné le ton en déclarant, début janvier, que l'entreprise "donnait la priorité à ce qui compte le plus pour les clients et la santé à long terme de nos entreprises."
Problèmes techniques, de sécurité et de management
Concernant Prime Air, il ne s'agit pas vraiment d'une surprise. Le projet de livraison par drones, lancé en 2013, était en difficulté depuis plusieurs années. En septembre 2020, il y a eu un premier mauvais signal quand la division française d'Amazon Prime Air s’est vue reconvertie dans le développement de logiciels de tests Covid.
On a ensuite appris que le projet souffrait de nombreux problèmes techniques et de sécurité (cinq crashs ont eu lieu en 2021), d’un turnover important des équipes et de problèmes de management. Prime Air avait par ailleurs déjà dû se séparer d’une centaine d’employés en août 2021. Et certains ne s’étaient pas privés de dire, en partant, qu’il s’agissait d’un projet qui "s'effondre sur lui-même", comme un "chaos organisé" dirigé par des managers "détachés de la réalité", citant des "salariés surchargés" et des "dysfonctionnements".
Amazon perd son avance, rattrapé par Wing
Fin 2022, il y a pourtant eu un peu d’espoir. Prime Air avait dévoilé un nouveau prototype de drone, le MK30, plus petit, plus léger et moins bruyant, doté d'une plus grande autonomie et capable de voler même sous une pluie légère. Il devait entrer en service en 2024. Le mois d’après, la filiale avait lancé un premier projet pilote pour le MK27-2 à Lockerford, en Californie, et à College Station, au Texas. Mais cette vague de licenciements semble indiquer qu'Amazon s'apprête à abandonner ce projet.
Sur le papier, Amazon avait pris beaucoup d’avance sur ce créneau, puis s'est fait largement rattrapé par Wing, filiale d’Alphabet qui pratique déjà la livraison par drones à Christiansburg, aux États-Unis ; à Helsinki, en Finlande ; à Logan et à Canberra, en Australie ; mais aussi, prochainement, à Lusk, en Irlande. Ces sites de tests ne garantissent cependant pas un déploiement à grande échelle de cette technologie.
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