Nouvel épisode dans le décollage poussif de Prime Air
Prime Air n’a réalisé que dix livraisons par drone depuis le lancement, fin décembre, de ses projets pilote en Californie et au Texas. Les règles de la Federal Aviation Administration y seraient pour beaucoup.
Le décollage de Prime Air, le projet de livraison par drone d’Amazon initié il y a dix ans, se révèle plus poussif que jamais. En décembre, le lancement des premières livraisons par drone MK27-2 a été annoncé. Il concerne des projets pilote situés à Lockerford (Californie) et College Station (Texas). Loin d’être massifs, seuls dix foyers auraient pour l’heure été livrés.
Un mois de test pour dix maigres livraisons ? L’information a été rapportée hier par les médias américains The Information et Business Insider. Elle leur aurait été confiée par plusieurs salariés et anciens salariés travaillant sur le projet, certains n’ayant pas été épargnés par les licenciements effectués début janvier par le géant de la tech. Sur cette division, Amazon aurait aussi bien congédié des équipes de conception que de maintenance et d'ingénierie des systèmes.
Les règles de la Federal Aviation Administration sont incompatibles avec le projet
Les décisions d’Amazon et le peu de livraisons réalisées laissent imaginer un possible abandon du projet. Cela ne serait pas vraiment étonnant vu les difficultés que traverse la division depuis sa création. Outre les dénonciations sur le management appliqué, les drones de Prime Air ont présenté des problèmes techniques et de sécurité par le passé. Cinq crashs ont eu lieu en 2021 lors des essais réalisés dans l’Oregon, l’un d’eux provoquant un feu de broussailles qui s’est étendu sur dix hectares.
Et justement, il se pourrait que ce soit les doutes sur le manque de sécurité des livraisons par drone qui freine de manière difficilement remédiable le projet, en particulier ceux de la Federal Aviation Administration (FAA), dont les règles sont totalement incompatibles avec la notion d'un système de livraison par drone généralisé.
Le vol au-dessus des personnes et des routes est interdit
Jusqu’en novembre, la FFA n’autorisait que les vols en zones faiblement peuplées, éloignées des routes, des bâtiments et de toutes personnes, dans un rayon limité à 4 ou 5 km autour des sites de lancement. On voit de suite la difficulté… Prime Air a demandé une exemption de ces restrictions, prônant son système de perception amélioré qui permet de détecter les personnes et les obstacles ainsi que des fonctions d'interruption automatique et d’alerte à distance efficaces.
Un assouplissement a effectivement été effectué fin 2022, mais les vols au-dessus des personnes restent interdits, tout comme le survol des écoles, collèges et lycées, mais aussi des routes.
Des employés doivent surveiller les drones s’ils traversent une route
Pour en traverser une sans enfreindre le règlement de la FFA, des employés d’Amazon doivent faire office de guetteurs. Le comble, pour un dispositif censé remplacer les humains ! Interrogée par le média The Verge, Maria Boschetti, porte-parole d'Amazon, n’a pas nié le faible nombre de livraisons effectuées. "Nous restons engagés dans nos opérations de livraison à Lockeford et College Station et nous continuerons à leur offrir un service de livraison par drone sûr et exceptionnel", a-t-elle tenu à affirmer.
Elle assure que Prime Air étendra progressivement sa clientèle dans ces zones, précisant que la FAA a "déjà approuvé des vols, pas plus tard que la semaine dernière" et qu’Amazon continue de travailler sur son drone nouvelle génération, le MK30.
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