NXP accélère sur la mobilité connectée et le véhicule autonome à Toulouse
NXP, dont le centre de développement de la division "automobile" est basé à Toulouse, cherche à tisser de nouveaux partenariats sur l'éco-système local, pour accélérer l'innovation sur la mobilité connectée et le véhicule autonome. De nouvelles opportunités pour des startups régionales.
MARINA ANGEL
Cinquante ans, cela se fête. Le site toulousain de NXP a saisi cette occasion pour mettre un coup de projecteur sur sa stratégie d'innovation. Ce site industriel créé en 1967, est spécialisé dans la conception de circuits intégrés analogiques de puissance, de capteurs et de puces RF. D'abord au sein de Motorola, puis de freescale, avant de rejoindre NXP en décembre 2015, le centre de développement de la division "Automobile", basé à Toulouse, se positionne comme un centre d’excellence automobile du groupe. Si depuis plusieurs années, les activités de production ont été arrêtées, le site de Toulouse conserve ses activités de R&D et de pré-industrialisation. Une expertise qui se traduit notamment par plus de 170 brevets déposés depuis 2011. Avec un peu plus de 450 salariés, principalement des ingénieurs de développement, le site de Toulouse est aussi le principal site de NXP France.
De nouveaux partenariats avec l'écosystème local
Le site de Toulouse a déjà noué de nombreux partenariats, tant avec les grands laboratoires toulousains de recherche, que ce soit le Laplace ou le Laas, qu'avec les écoles d'ingénieurs (INP Toulouse et Insa), l'Université Paul Sabatier, mais aussi le Cnes et des industriels tels que Continental Automotive ou Actia. L'ambition est de renforcer cet ancrage régional, pour favoriser de nouvelles collaborations. "Nous avons décidé de nous rapprocher du pôle de compétitivité Aerospace Valley, pour nous rapprocher de cet écosystème local très impliqué dans les systèmes embarqués, souligne Christian Assier, responsable du marketing stratégique à la division Automotive. Nous sommes prêts à engager des projets avec des startups régionales sur le véhicule autonome". Un véritable appel du pied pour de nouveaux projets collaboratifs.
Des premières pistes de collaborations avec Easy Mile et Edison Ways
NXP a ainsi ouvert les portes de son site toulousain à la startup Easy Mile, pour expérimenter sur un circuit sécurisé aménagé pour l'occasion sur son parking, de nouvelles fonctionnalités de communication sur sa navette autonome. Easy Mile, qui a développé un véhicule sans pilote dans lequel une douzaine de passagers peuvent prendre place, dont 6 en position assise, multiplie les démonstrations un peu partout dans le monde. Sa navette a été testée pendant 3 mois à Paris, par la RATP, entre la gare d'Austerlitz et la gare de Lyon, en voie sécurisée. Elle est en phase quasi commerciale à Singapour et à Darwin, en Australie. Mais elle circule jusqu'à présent en voies sécurisées, où le trafic et la vitesse sont maîtrisée. "Avec le modem de communication V2X de NXP, nous pouvons tester une navigation dans des conditions plus complexes", précise Baptiste Le Poittevin, ingénieur avant-ventes chez Easy Mile.
Les équipes de NXP Toulouse travaillent aussi, depuis peu, avec la startup Edison Ways. Créée à Montauban en mars 2014, Edison Ways a mis au point une nouvelle architecture dédiée aux systèmes électriques, qui s'articule autour d'un réseau multifilaire unifié et d'un ensemble de boitiers intelligents, qui permet de câbler 3 à 5 fois plus d’installations avec la même quantité de métal et des gains en consommation d'énergie. "Sur un véhicule de catégorie A, cela permettrait de ramener la longueur totale des câbles électriques, de 2 km à environ 0,7 km, avec un gain de poids de l'ordre de moins 70%", insiste Jean-Jacques Carillo, co-fondateur d'Edison Ways. Encore plus impressionnant pour l'aéronautique : calculée à l'échelle d'un A380, l'utilisation d'une telle architecture permettrait d'alléger l'appareil d'au moins 3 tonnes. La start-up cible aussi les réseaux dédiés aux applications domotiques. NXP apporte son expertise avec le développement de composants électroniques dédiés.
NXP France, qui a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 163 millions d'euros, emploie 985 salariés, dont 455 à Toulouse. La société compte 3 autres implantations à Caen (Calvados), Mougins (Alpes-Maritimes) et Saclay (Essonne), où sont basées ses équipes commerciales.
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