On a testé le Renault Espace autonome sur route ouverte

Renault a permis à quelques journalistes de monter à bord de son Espace semi-autonome, sur route ouverte. Nos impressions.

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On a testé le Renault Espace autonome sur route ouverte

Renault fait rouler des véhicules autonomes sur routes ouvertes en France, et le prouve ! Fin décembre, quelques journalistes ont pu monter à bord de l'un des véhicules d'essais de la marque, sur un trajet de 20 kilomètres, entre le siège de Renault SA à Boulogne Billancourt et le Technocentre de Guyancourt. Nous en étions.

Un Espace presque normal...

La première surprise est esthétique : de loin, le véhicule ressemble à un monospace standard, sans imposant "sonar" de détection laser sur le toit, comme en arborent les véhicules de Waymo (Google) et Uber. Le véhicule n'en est pas moins truffé de capteurs, plus ou moins visibles à l'œil nu, de six types : une ceinture d'ultra-sons et des caméras numériques de courte portée, quatre radars d'angles moyenne portée, trois scanners lasers qui "balaient" l'environnement plus lointain (et notamment les panneaux et lignes blanches), une caméra trifocale située sous le pare-brise (derrière le rétroviseur intérieur) et un radar frontal longue portée. La portée totale atteint les 200 mètres environ.

Ces équipements permettent au véhicule de "lire" la route, une vision retranscrite sur deux écrans intérieurs (au milieu du tableau de bord et dans l'appuie-tête passager) qui "décrivent ce que perçoit la voiture", résume le pilote d'essai, avec des lignes de différentes couleurs selon la nature de l'information.

Le conducteur doit encore entrer manuellement la vitesse limite pour chaque portion de route, comme avec un régulateur de vitesse. "A terme, un GPS avec des spécifications plus précises, incluant les vitesses limites et rayons de courbure des virages, permettra au véhicule d'adapter tout seul sa vitesse", indique-t-on chez Renault. La communication de véhicule à véhicule fera aussi progresser la conduite autonome à pas de géants.

A l'aise dans une circulation dense

En attendant, les capteurs embarqués et leur interprétation en temps réel fonctionnent-ils de manière optimale ? Ce n'est qu'à vitesse de croisière, sur autoroute (au milieu de la circulation, pas loin de 100km/h), que l'on en a un aperçu. En mode autodrive, le compteur numérique du tableau de bord passe du bleu à l'or, et le véhicule se place au milieu de sa voie, et calque sa vitesse sur celle des voitures qui le précèdent, à bonne distance. Il le fait de façon fluide, sans à-coups. Le modèle d'essai n'est cependant pas encore capable de dépasser et de changer de file. Cela devrait arriver sur une prochaine version.

Un léger décrochage de notre véhicule, instantanément corrigé par le conducteur, qui garde les mains près du volant durant la totalité du test, démontre que le niveau d'autonomie dépend encore des conditions météorologiques. Il avait plu quelques heures avant notre test, et une flaque d'eau subsistant sur une ligne discontinue a perturbé la lecture de la route par la voiture. C'est en vivant ce genre d' "incident" que la Renault peut apprendre de nouvelles situations et mieux réagir.

De la même façon, elle peut encore percevoir par moment des "véhicules fantômes" qui perturbent sa vision et la font décélérer de façon imprévue. Un bug qui sera corrigé d'ici la version finale, promet la marque.

Objectif 2020

Les cinq exemplaires de tests, qui roulent en France et en Allemagne, ont parcouru une dizaine de milliers de kilomètres, y compris sur routes ouvertes (uniquement des 2x2 voies avec chaussées séparées). Renault doit encore franchir plusieurs étapes pour remplir son objectif : passer progressivement du "hands off eyes on" au "hands off eyes off", soit une conduite 100% autonome, à l'horizon 2020. Il y a encore du travail, mais Renault peut compter sur l'expérience de son partenaire Nissan, qui mène aussi son propre programme de véhicules autonomes.

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