Open data : Le gouvernement accélère sa politique d'ouverture et d'exploitation des données publiques
Le gouvernement a détaillé sa feuille de route sur l'ouverture et l'exploitation des données publiques, et ce, pour chaque ministère. Les objectifs sont de simplifier les démarches administratives, d'améliorer l'efficacité de l'action publique ainsi que de stimuler l'innovation et de créer de nouveaux services d'intérêt général et privés. Des recrutements sont à prévoir pour disposer d'un vivier plus important d'experts de la donnée au sein des administrations.
Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et la Fonction publique, a présenté le 26 septembre sa feuille de route en matière d'ouverture, de circulation et de valorisation des données publiques. Elle était en déplacement à l'Institut National de l'Information géographique et forestière (IGN), un lieu symbolique de l'open data. En effet, depuis janvier 2021, les données gérées par cet établissement sont libres et gratuitement accessibles.
Cette feuille de route s'inscrit dans la volonté du gouvernement de stimuler l'open data des données publiques dont le détail avait été présenté en février dernier lors du cinquième Comité interministériel de la transformation publique. Elle est déclinée en 15 versions pour chaque ministère.
Trois objectifs
Cette stratégie poursuit trois objectifs. Le premier est de simplifier les démarches administratives des Français en systématisant le partage de données entre les administrations afin de ne pas réclamer plusieurs fois le même document, le second est d'améliorer l'efficacité des politiques publiques en renforçant le pilotage par les données et le troisième est de stimuler l'innovation et la création de nouveaux services d'intérêt général et privés.
A ce titre, en 2021, le gouvernement a ouvert 74 data sets et codes sources disponibles sur le site ouverture.data.gouv.fr, 15 administrateurs ministériels des données ont été désignés pour piloter la stratégie de chaque ministère et 43 politiques publiques sont désormais suivies à travers le baromètre des résultats de l'action publique. Cet outil permet aux Français de suivre l'avancée et les résultats des politiques publiques.
Dans les détails, les services du Premier ministre doivent par exemple dresser un inventaire des données produits et collectées, définir les conditions d’ouverture et les critères de priorisation d’ouverture des données ainsi que développer l’échange des données par API et définir un calendrier de publication sur api.gouv.fr. De son côté, le ministère de la Transition écologique doit réaliser un inventaire des données de référence pour alimenter le futur guichet d’accès à la donnée de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Aussi, il devra créer et déployer un label de qualité de la donnée de la transition écologique pour garantir à l’utilisateur le niveau de qualité atteint.
Pas d'innovation sans open data
Comme l'expliquait le député Eric Bothorel dans un rapport publié en décembre dernier, l'open data est un pilier de l'innovation pour les administrations mais également pour les entreprises. Une nécessité rappelée par Amélie de Montchalin lors de son discours. Plusieurs chantiers allant dans ce sens sont en cours. Le premier concerne l'open data des décisions de justice, dont le calendrier est progressif, par degré de juridiction et de contentieux. Cette ouverture bénéficiera aux professionnels du droit pour affiner leur raisonnement mais également aux legaltech pour développer de nouveaux outils d'analyse.
Le gouvernement souhaite également généraliser la base "adresse nationale". Inaugurée en 2015, cette base de données contient la correspondance entre adresse postale et position géographique. Sa généralisation doit permettre aux services de secours aux opérateurs qui déploient la fibre, et à tous les acteurs économiques d’avoir une donnée fiable sur la géolocalisation des adresses, peut-on lire dans la feuille de route.
L'open data doit aussi favoriser les liens entre l'Etat et la recherche. Un canal dédié sera mis en place au sein de chaque ministère afin de simplifier les demandes d'accès aux données des chercheurs. De plus, la plateforme "Recherche data gouv" doit être mise en place en 2022 pour compiler et valoriser les données de recherche.
Former des experts de la données
Pour réussir ce chantier ambitieux, le gouvernement doit disposer d'experts de la donnée dans chaque administration. Actuellement, ils sont 2000, d'après un rapport de la Direction interministérielle du numérique (Dinum) publié le 27 septembre. Dans les détails, 1300 se trouvent au sein de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et des services statistiques ministériels (SSM) et environ 700 en dehors.
Ce vivier est aujourd'hui insuffisant, d'après la Dinum. D'ici deux ans, les besoins supplémentaires ont été évalués à 400, portant l'effectif d'experts à 2400 en 2023. La gestion du processus RH doit également être revue afin de "garantir une filière technique de haut niveau dans les domaines de la donnée et du code". Le rapport appelle ainsi à développer 'une culture de la donnée au sein des administrations" en formant 50% des cadres dirigeants d'ici fin 2022, 90% d'ici fin 2024.
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