OpenStack, le moteur du cloud open source

Les logiciels OpenStack s’imposent comme une alternative open source aux solutions propriétaires pour la construction d’infrastructures cloud. La France compte de nombreux contributeurs mais aussi des utilisateurs comme Alcatel-Lucent, Bull, Cloudwatt, Numergy ou Thales. Point sur cette technologie qui tend à devenir presque la norme dans le cloud.

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OpenStack, le moteur du cloud open source

La communauté des développeurs, utilisateurs et supporters d’OpenStack tient son sommet semestriel à Paris, du 3 au 7 novembre 2014. Une reconnaissance de l’importance de la contribution française à cette plate-forme de logiciels open source pour la construction d’infrastructures cloud.

Lancée en 2010, aux Etats-Unis, par Rackspace et la Nasa, l’initiative OpenStack devient en 2012 une fondation ouverte à l’ensemble de la communauté open source. Mission : développer en mode ouvert et participatif les logiciels nécessaires à l’unification de la gestion des matériels dans les datacenters. A l’image de ce que font déjà Amazon, Facebook ou Google. Rackspace et la Nasa ont en commun d’utiliser d’énormes ressources de calcul, stockage et réseau en provenance d’une multitude de fournisseurs. Ils ont besoin d’en unifier la gestion, le premier pour ses services d’hébergement Web et cloud public, le second pour son cloud privé.

interopérabilité et indépendance

" Il y avait sur le marché une multitude de logiciels d’orchestration d’infrastructure pour les datacenters, mais elles étaient toutes propriétaires, rappelle Hervé Lemaitre, directeur de la stratégie chez Red Hat, leader mondial des logiciels open source. Chaque fournisseur de serveurs, de baies de stockage et d’équipements de réseaux proposait sa propre solution, incompatible avec celles de ses concurrents. "

Pour s’affranchir de ce problème, Amazon, Facebook ou Google ont créé leurs propres solutions sur la base de briques open source. L’objectif d’OpenStack est d’en faire de même mais sur un modèle participatif et ouvert. " L’idée de départ est de développer une couche logicielle d’abstraction du matériel, explique Hervé Lemaitre. Ceci afin d’unifier la gestion d’infrastructure hétérogène et de libérer les opérateurs de datacenters des marques de matériels. Lors du renouvellement de parc de serveurs, ils peuvent ainsi changer de fournisseur et choisir le matériel le mieux adaptés à leurs besoins."

Une fondation de 200 entreprises

Tous les équipementiers de datacenters (IBM, HP, Dell, Fujitsu, Cisco, Ericsson, Alcatel-Lucent…) ont fini par prendre le train en marche pour proposer des modules d’interfaçage de leurs matériels avec les logiciels OpenStack. " C’était cela, ou ils ne vendaient plus leurs matériels ", note l’expert de Red Hat. Aujourd’hui, la fondation compte plus de 200 sociétés, dont les français Alcatel-Lucent, Bull, Orange, Thales et bien sûr les deux opérateurs de cloud souverain Cloudwatt et Numergy qui ont dès le départ choisi de s’appuyer sur des plates-formes 100% OpenStack.

L’offre OpenStack comprend aujourd’hui une dizaine de composants logiciels, dont trois de base : Nova pour les serveurs, Swift pour le stockage et Neutron pour les réseaux. Elle se présente comme une alternative open source aux solutions propriétaires commercialisées par Microsoft et VMWare. Mais elle ne comprend ni l’hyperviseur (logiciel de virtualisation pour la mutualisation des ressources), ni le système d’exploitation, ni le système de provisionnement automatique, ni le dispositif d’orchestration global de plate-forme cloud. Ces composants manquants existent par ailleurs en mode open source (par exemple KVM pour la virtualisation). Red Hat propose des solutions complètes combinant des éléments OpenStack et ses propres logiciels open source.

Les logiciels OpenStack sont disponibles gratuitement. Mais il est rare que les entreprises se contentent de ce modèle. Elles ont souvent besoin d’être accompagnées dans l’intégration et la maintenance de ces solutions. Des services accessibles souvent sur un modèle d’abonnement. C’est le rôle qu’a par exemple joué Red Hat auprès du français CloudWatt pour la construction de sa plate-forme cloud.

Le plus étonnant est que VMWare, le leader mondial des logiciels propriétaires pour le cloud qu’OpenStack veut justement contourner, a rejoint en 2012 la fondation. Probablement parce qu’il sait que pour se défendre, mieux vaut être dedans que dehors.

Ridha Loukil

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