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Orange poussé à s’intéresser à Bouygues Telecom
Où l’on attendait seulement Free, l’opérateur historique Orange s’intéresse lui aussi du bout des lèvres à Bouygues Telecom. La redéfinition du paysage français après la vente de SFR à Altice et les velléités du gouvernement français de bâtir des géants européens ne sont sans doute pas étrangères à ce mouvement.
Emmanuelle Delsol
Avec un chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros et 239 millions de clients dans le monde, Orange reste loin devant le trio formé par SFR, Bouygues Telecom et Free. Néanmoins depuis qu’un cinquième acteur que personne n’avait vu venir, Altice, s’est invité dans le jeu en mettant la main sur SFR (10 milliards d’euros), l’opérateur historique est poussé à réagir. Il est donc entré en discussion avec Bouygues pour acheter sa filière télécoms (4,6 milliards d’euros).
Marié à SFR et Virgin Mobile, Numéricable menace
Il faut dire que la maison mère de Numericable (1,3 milliard d’euros), donnera bientôt naissance - si le rachat de SFR est validé par l’autorité de la concurrence - à un acteur de poids du très haut débit fixe autant que mobile. Et pour enfoncer le clou, le groupe de Patrick Drahi vient d’entrer en négociation exclusive avec Virgin Mobile, numéro un français des opérateurs mobiles virtuels sur la base d’une valeur de 325 millions d’euros (le groupe Vivendi participera à hauteur de 200 millions d’euros.) Numericable deviendrait un poids lourd, avec une infrastructure mobile héritée de SFR mariée à ses propres réseaux fixes, qui s’enrichirait des 1,7 million de clients de Virgin Mobile.
Free toujours en embuscade
Mais Altice n’est pas le seul acteur à venir chatouiller Orange. Free (3,75 milliards d’euros) est toujours sur les rangs et continue de grossir. Et même plus vite que prévu. Il vient d’annoncer pour la première fois de son histoire un chiffre d’affaires trimestriel au-delà du milliard d’euros (en croissance) qui frôle celui du numéro 3, Bouygues Telecom (en chute). S’il rachetait ce dernier, ce qui semblait l’hypothèse la plus probable jusqu’à l’entrée en lice d’Orange, le marché français se retrouverait avec trois opérateurs de poids. Mais un opérateur historique un peu moins dominant.
vigilance vis-à-vis des règles de concurrence
Pas étonnant donc qu’Orange soit entré en campagne, même discrète. Stéphane Richard a d’abord rappelé il y a quelques jours qu’il serait particulièrement vigilant quant aux conditions et au traitement du rapprochement entre Numericable et SFR, pour que l’équité concurrentielle soit préservée. Une fois n’est pas coutume, Maxime Lombardini, DG d’Iliad l’avait suivi à l’occasion du colloque de l’Avicca, en interpellant les autorités de régulation et de la concurrence sur ce même sujet.
En tant que câblo-opérateur, Numericable n’est en effet pas soumis aux obligations de déploiement d’infrastructure ou aux différentes taxes qui pèsent sur ses concurrents des télécoms classiques. Mais les deux dirigeants ont sans doute souhaité de nouveau pointer du doigt Numericable. Car en achetant SFR, Altice ne pourra, quoiqu’il arrive, pas échapper aux obligations de ce dernier.
Vers un deal à trois ?
Iliad (Free) ne devrait cependant pas laisser Orange seul sur les rangs d’un rachat de Bouygues Telecom. L’opérateur de Xavier Niel n’est plus le petit poucet perturbateur que nombreux voient encore en lui et pourrait passer numéro 3 français dès le trimestre prochain. Il ne serait cependant pas prêt à payer plus de 5 milliards d’euros pour son concurrent, alors que Martin Bouygues réclamerait 8 milliards d’euros. Mais c’était avant qu’Orange n’entre dans la danse. Et selon les Echos, l’opérateur historique pourrait investir 6 milliards d’euros dans l‘acquisition, en partie en cash et en partie en actions.
Le groupe de BTP serait même assuré d’une participation supérieure à celle de l’Etat. Selon le quotidien économique ce rapprochement entraînerait des cessions de licences mais aussi une annulation de l’accord de mutualisation du déploiement d’infrastructure mobile passé entre Bouygues et SFR en début d’année. Une nouvelle donne vis-à-vis de laquelle Free pourrait très bien revoir son offre à la hausse. Martin Bouygues et Xavier Niel ont déjà montré qu’ils pouvaient dépasser leurs différends. Durant les négociations pour le rachat de SFR, Bouygues Telecom avait garanti à Free qu’il lui céderait son réseau d’antenne s’il réussissait à acquérir la filiale de Vivendi. Une autre option de réorganisation du marché qui pourrait d’ailleurs bien rester valide, d’ailleurs, si Orange emportait le 3ème opérateur.
Pression du gouvernement
Mais la route du numéro un français n’est pas toute tracée. Bien sûr, l’État semble pencher de son côté. Arnaud Montebourg, favorable à la constitution d’acteurs français de dimension européenne, s’est félicité d’un probable retour à trois opérateurs, quel que soit l’acheteur de Bouygues Telecom. Et il a rappelé que l’État était actionnaire d’un des deux prétendants et aurait son mot à dire…
Pourtant, quand SFR a été mis en vente, Orange avait été tenu à l’écart pour des questions de concurrence. Et il est peu probable que l’opérateur s’engage dans un bras de fer avec l’autorité de la concurrence européenne, en particulier, pour un rachat de Bouygues Telecom. L’Europe affiche en effet clairement sa position en faveur d’un nombre important d’opérateurs télécoms par pays, pour garantir concurrence et intérêt du consommateur.
La cruciale question de l’emploi
C’est pourtant dans ce renforcement de l’opérateur historique qui serait alors à la tête de près de la moitié des marchés du fixe et du mobile en France que les employés d’Orange et de Bouygues Telecom voient l’avenir. Les représentants CFE-CGC des deux entreprises, ainsi que les actionnaires salariés de l’opérateur historique, en ont appelé au Premier ministre pour favoriser ce rachat.
Selon eux, le plan drastique de réduction de ses effectifs qui concernerait jusqu’à 2000 des 9000 employés de l’entreprise n’aurait plus lieu d’être. Orange mène à bien un plan de départs en retraite qui concerne 10 000 personnes d’ici à 2020, dont seulement un tiers sera remplacé. Pour les syndicats, les effectifs de Bouygues Telecom, plus jeunes, seraient ainsi les bienvenus. Mais les activités des deux opérateurs sont extrêmement proches, et les doublons dans le fixe, le mobile, les centres d’appel, etc. ne serait pas sans impact sur les effectifs.
Emmanuelle Delsol
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