
Stéphane Richard n'avait pas pipé mot depuis l'annonce de la fusion entre les opérateurs télécoms SFR et Numericable. Mais le patron d'Orange regarde l'avancement du dossier avec une attention particulière, se posant comme un arbitre dans la consolidation annoncée du secteur des télécoms français.
"Nous allons soulever un certain nombre de problèmes que cette fusion entraîne", a-t-il assuré dans un entretien accordé le 14 mai au Financial Times. "Nous allons réclamer un traitement équitable entre le câble, le cuivre et la fibre", évoquant par là les différences de taxation entre les multiples modes de connexion.
Stéphane Richard se montre prudent quant à l'évolution de la consolidation du marché français : "SFR/Numericable sera très endetté, il y a le gros point d'interrogation autour de Bouygues, et Free va avoir de gros investissements à faire. Les acteurs ont des capacités très limitées pour être agressifs en termes de baisse des prix".
Sur le cas de Bouygues Telecom, pas étonnant que le patron d'Orange, qui se place parmi les plus gros opérateurs européens, joue la carte de la main tendue : "Bouygues fait face à un grand défi. Je pense qu'ils veulent rester indépendants, mais ce plan les conduira probablement à restructurer massivement l'entreprise, avec un fort impact social".
"Donc je comprendrais qu'ils étudient d'autres options, y compris trouver un accord avec d'autres acteurs comme du partage de réseaux ou une fusion. je pense qu'ils sont encore en train d'évaluer les différentes options, mais ils faut qu'ils prennent une décision rapidement", conseille Stéphane Richard.
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