OVHcloud est condamné à verser 100 000 euros à l'un de ses clients pour perte de données

Les juges du tribunal de commerce de Lille métropole ont considéré que le spécialiste du cloud n’avait pas rempli ses obligations contractuelles en hébergeant des copies de sauvegarde sur le même site que les serveurs principaux, dévastés dans un incendie. Cette décision pourrait en appeler d’autres, alors que 140 entreprises se sont réunies pour former un recours collectif.

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OVHcloud est condamné à verser 100 000 euros à l'un de ses clients pour perte de données
Selon le rapport des pompiers paru un an après le sinistre, le bâtiment n’était pas équipé d’un dispositif de coupure de l’électricité, ni d’un système d’extinction automatique.

Tout avait brûlé dans la nuit du 10 au 11 mars 2021. L’un des deux bâtiments du data center strasbourgeois d’OVHcloud, le champion français du cloud sacré "acteur majeur" du secteur dans le référentiel 2022 d'IDC, avait disparu dans un incendie. Le deuxième ne comptait plus que quatre serveurs sur douze. Deux ans plus tard, le tribunal de commerce de Lille métropole a condamné OVHcloud à verser 100 000 euros à l’un de ses clients, Bati Courtage. Ce dernier réclamait 6,5 millions d’euros.

L'entreprise louait un serveur virtuel, selon le modèle économique classique de l'hébergement sur Internet, nous apprend ZDNet. L’option complémentaire qu’elle avait souscrite impliquait la sauvegarde automatisée de ses données par OVH, et aurait dû garantir leur protection, selon le jugement du tribunal. Or "les sauvegardes étaient stockées dans le même bâtiment que celui où se trouvait le serveur principal, intégralement détruit par l’incendie."

Pas de dispositif de coupure d’électricité

Si aucune faute lourde ou de graves manquements à la sécurité anti-incendie n’ont été retenus contre OVHcloud, les magistrats considèrent en revanche que la plateforme n’a pas respecté ses obligations contractuelles en stockant les copies de sauvegarde au même endroit que le serveur principal. OVHcloud plaide, lui, un "cas de force majeur".

Cette première décision pourrait en annoncer d’autres : 140 entreprises ayant perdu leurs données dans le sinistre se sont réunies dans le cadre d’un recours collectif. Parmi les victimes de l’incendie, on trouve aussi bien des groupes publics, comme le Centre Pompidou ou la ville de Colmar, que des sociétés privées, telles Cityscoot ou Météociel, relève Archimag.

Selon le rapport des pompiers paru un an après le sinistre, le bâtiment n’était pas équipé d’un dispositif de coupure de l’électricité, ni d’un système d’extinction automatique. Le site comptait plutôt sur une alerte rapide des secours. Mais n'était pas en mesure de couper l’électricité, ces derniers n’ont pu empêcher l’incendie de se propager.

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