OVHcloud ouvre les portes de RBX8, son data center vert et made in France

L'hébergeur français OVHcloud nous a ouvert les portes de RBX8, l’un de ses data centers situé à Roubaix, qui accueille aussi son siège social. Plus vert, made in France et très sécurisé, ce centre de traitement de données illustre la priorité des activités cloud du spécialiste, qui veut peser face aux géants américains.

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OVHcloud ouvre les portes de RBX8, son data center vert et made in France

Bienvenue dans RBX8. L’un des huit data centers opéré par OVHcloud à Roubaix nous a ouvert ses portes le jeudi 1er octobre. L’occasion de découvrir un lieu discret mais hautement sécurisé – nous serons filmés par 800 caméras au cours de cette visite – et de comprendre précisément l’activité cloud, priorité de l’entreprise nordiste, comme en témoigne son changement de nom il y a deux ans. OVH est devenu OVHcloud comme pour mieux signifier aux géants américains qu’il faudra compter sur l’entreprise roubaisienne, qui a fêté ses 20 ans l’année dernière.

Retour sur l’histoire de ce data center. "Les premiers serveurs d'OVH ont été installés à Paris, sur un site prêté par Xavier Niel", rappelle François Stérin, Chief Industrial Officer chez OVH. Rapidement, ils sont délocalisés à Roubaix au cœur de friches industrielles, qui sont réhabilitées, nettoyées et au besoin désamiantées.


Une Data Center Unit qui compte 80 personnes
Le site, qui couvre 15 000 m², accueille le siège social de la société fondée par Octave Klava, et abrite les services RH et juridiques, support et bien sûr infrastructure et réseaux.

RBX1, RBX2, RB3 jusqu'à RBX8 sont les huit data centers de Roubaix dédiés au traitement et stockages sécurisés des données, avec une capacité pour RBX8 qui sera à terme de 40 000 serveurs ultra modernes. Les serveurs sont rassemblés dans des baies qui peuvent en contenir 48 chacune. Principe : une superposition en hauteur de baies, en triptyque, avec une solution plug and play pour installer, racker et déracker facilement les unités.


40 techniciens sont déployés sur les huit data centers. En tout, la Data Center Unit compte 80 personnes. Des salles plus petites sont dédiées à l’hébergement de données de clients spécifiques. A leur demande, la société met à disposition des containers et un TAM – ou technical account manager – qui bénéficie d’une autorisation spéciale pour intervenir.

Une approche verte et industrielle des salles de données
Le respect de normes environnementales est une dimension sur laquelle l’entreprise insiste spécifiquement, d’autant plus que les data centers sont régulièrement pointés du doigt pour leur consommation d’énergie. Ces centres reposent sur le free cooling, qui permet grâce à un système de refroidissement liquide (avec de l'eau) de baisser la température émise par les ordinateurs. Il a été mis en place en 2003. "Ce système n’est pas révolutionnaire mais nous l’avons industrialisé", poursuit François Stérin. Le circuit fermé permet d’améliorer l’efficacité énergétique et ce sans recourir à des systèmes de climatisation, très consommateurs en énergie. La chaleur émise par les serveurs est utilisée pour chauffer le campus et la crèche mise à disposition des employés.

Pour faire simple, lorsque l’équivalent d’une bouteille d’eau est nécessaire pour refroidir 10 serveurs pendant une heure, la technologie propriétaire d’OVHcloud ne nécessite qu’un seul verre d’eau. "C’est une approche industrielle des salles de données", avance le responsable. "La politique RSE est un argument très différenciant pour convaincre", ajoute Abdelilah Kheireddine, data center manager chez OVHcloud. La société a également investi dans le développement de parcs éoliens et reconditionne certaines pièces afin de les proposer à ses employés. "Les serveurs ont une durée de vie de deux à trois ans", rappelle Giovanni Robache, responsable de l’unité.

Bientôt des solutions robotisées pour la maintenance
Sécurisé, plus vert, mais aussi made in France. Depuis 1999, plus de 190 000 serveurs – sur plus d'un million – ont été fabriqués dans le Nord, notamment à Croix, dont 135 000 ont été livrés à des grandes entreprises, ETI et PME mais aussi à des particuliers. Les curieux qui, parmi ceux-ci, veulent visiter le site, doivent obtenir une autorisation du Comex, nous précise la société, qui ne communique par ailleurs aucun nom, confidentialité et sécurité obligent. OVHcloud accélère aussi à l'international, avec 400 000 serveurs livrés, répartis sur une douzaine de sites et une trentaine de data centers.

Pour accélérer le time-to-market, OVHcloud travaille avec des partenaires intégrés (et nordistes), dont Inodesign. Autre projet pour accélérer le déploiement de serveurs, sans grignoter d’espace : la superposition de quatre, voire cinq, six ou même sept baies si la hauteur de plafond le permet, avec l’idée qu’un jour, des robots pourront effectuer les opérations de maintenance en trois dimensions. Ce projet d’automatisation est actuellement en cours au sein des équipes R&D. "On peut tout imaginer, avec un pilotage et des interventions à distance", ajoute Abdelilah Kheireddine.




Sécurisation, et souveraineté
Cette visite est aussi l’occasion pour OVHcloud de se rappeler au bon souvenir de chacun et de faire entendre sa voix face à AWS, Google et Microsoft Azure. "Si les clients le veulent, ils peuvent à tout moment reprendre leurs données", insiste François Stérin. La société évoquera rapidement l’immense panne survenue en 2020, et l’existence d’une instance spécifique qui délivre désormais une autorisation avant toute intervention technique. "Nous n’intervenons pas si nous ne savons pas d’où cela vient", abonde Giovanni Robache.

La sécurité des données, un sujet qui reste d’actualité... tout comme la souveraineté. "Nous travaillons avec des organismes publics", rappelle Abdelilah Kheireddine. Des partenaires importants pour OVHcloud, qui s’est battu pour que l’hébergement des données de santé du Health Data Hub fasse l’objet d’un appel d’offres alors que le gouvernement l’avait confié à Microsoft, faisant fi des procédures.

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