Ovni Ventures, un nouveau fonds pour la French Tech qui veut internationaliser les start-up dès l'amorçage
Le fonds d’investissement Ovni Ventures a été lancé ce matin par la société de gestion Ovni Capital. Doté de 50 millions d’euros, il est spécialisé dans les start-up françaises développant des innovations de rupture et souhaitant s’internationaliser dès l’amorçage.
La French Tech va pouvoir compter sur un nouveau fonds de capital-risque : Ovni Ventures, lancé ce 6 février par la toute récente société de gestion Ovni Capital. Celle-ci s’est constituée un premier cercle d’une cinquantaine d’investisseurs qui lui a permis de lancer ce fonds, doté de 50 millions d’euros. Un fonds d’entrepreneurs, plutôt axé sur l’amorçage, spécialisé dans la tech (en particulier dans les innovations de rupture) et très tourné vers l’internationalisation.
Les fondateurs d’Ovni Capital, Augustin Sayer et Arnaud Laurent, sont deux investisseurs et entrepreneurs qui tiennent à ce statut. "Si la promesse marketing de l’ADN entrepreneurial des fonds est devenue galvaudée ces dernières années, rares sont, dans les faits, les sociétés de gestion réellement fondées et dirigées par des entrepreneurs", taclent-ils.
Les deux trentenaires souhaitent investir à 80% en France et à 20% à l’étranger, dans des start-up fondées par des Français, même si il pourrait y avoir "quelques rares exceptions avec des sociétés étrangères".
"L’ère du venture très orienté vers les logiciels SaaS B2B est en partie révolue"
Les fondateurs estiment que "l’ère du venture très orienté vers les logiciels SaaS B2B et le marketing est en partie révolue et a moins de sens aujourd’hui". Selon eux, "les innovations françaises qui vont bouleverser nos sociétés sont à chercher ailleurs, il faut qu’elles puissent rapidement créer une véritable différenciation par rapport à leurs concurrents étrangers, souvent sur-capitalisés".
Leur premier fonds d’investissement, Ovni Ventures, se concentrera alors sur des innovations de rupture dans lesquelles la technologie est au cœur du produit, voire constitue l’essentiel de la proposition de valeurs, sur la deep tech notamment.
"Les fonds américains – qui représentaient 50% du financement des start-up en France en 2022 – semblent s’être évaporés en ce début d’année et des indicateurs laissent penser 2023 va enregistrer un fort repli des valorisations et du nombre de levées. Dans ce contexte, le lancement d’un nouveau fonds dédié à l’amorçage devrait être accueilli comme une très bonne nouvelle", explique le communiqué.
Un fonds spécialisé dans le seed
"Les micro-fonds, groupes de business angels ou club deals (syndicats) se sont multipliés ces dernières années, mais ils ont aussi démontré leurs limites", estiment les fondateurs, qui entendent par là leur incapacité à supporter des re-financements et/ou à réinvestir dans une seconde levée, "alors que les fonds professionnels dédiés à l’amorçage sont encore trop peu nombreux en France".
Ils souhaitent soutenir des équipes composées de deux à dix personnes maximum et les aider à recruter, à signer de premiers contrats, à chercher des levées de fonds et à se développer à l’international. "C’est là-dessus que l’on est compétent", affirme Arnaud Laurent, qui voit également le seed comme une valeur refuge, qui a moins subi que le reste du marché.
"L’équation économique en amorçage n’a pas beaucoup changé ces dernières années. Un premier tour de table reste un premier tour de table dans lequel les fondateurs d’une start-up vont céder entre 10 et 25% de leur capital", explique-t-il.
S’internationaliser dès l’amorçage, la clé du succès ?
Le succès entrepreneurial de capitales européennes comme Berlin ou Stockholm – qui enregistrent trois à quatre fois plus de licornes par habitant qu’en France –, "repose sur la capacité de leurs start-up à axer leurs produits vers des marchés mondiaux dès les premiers jours", explique le communiqué, qui assure que "statistiquement, les start-up françaises ont trois fois plus de chances de lever une Series B si elles adoptent cette approche internationale dès leurs premiers jours".
"On veut investir sur des sociétés françaises qui ont une forte propension à se développer à l’international, qui développent des technologies fortes, propriétaires, scalables, et qui peuvent devenir des champions mondiaux. Des profils comme Algolia ou Criteo il y a quelques années", explique Arnaud Laurent, qui insiste sur l’expertise de son co-fondateur Augustin Sayer dans le domaine, celui-ci ayant vécu vingt ans aux États-Unis.
Le succès d’une start-up reposerait par ailleurs sur sa capacité "à attirer des talents internationaux dès qu’elle atteint cinq salariés". Et sur le sujet, Arnaud Laurent voit dans les vagues de licenciement qui touchent actuellement les grosses sociétés de la tech américaine une opportunité.
Une première participation dans Axeptio
Le premier investissement du fonds a d’ores et déjà été réalisé pour un montant de 500 000 euros dans la société Axeptio, une plateforme de gestion du consentement des cookies qui affiche de fortes ambitions internationales.
La société de gestion Ovni Capital prévoit d'investir entre 250 000 et 3 millions d'euros dans trente start-up différentes dans les quatre ans à venir, soit d’ici 2026. Plusieurs dossiers seraient en phase d’instruction. Elle pourra par ailleurs ré-investir jusqu’à 4 millions d’euros sur les meilleures lignes de son portefeuille.
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